Le débat sur les classes préparatoires doit sortir de la caricature. La société est en crise et l'aspiration à la justice profonde. Les classes préparatoires accueillent 80 000 étudiants mais ils sont plus de 2 millions dans le supérieur. La République doit faire passer le message que ses enfants peuvent réussir partout et que chacun doit avoir sa chance. Si, ici, nous accréditons l'idée que seule une caste peut réussir, nous envoyons un signal négatif. Voilà pourquoi le groupe RRDP ne partage pas du tout le discours excessif de l'UMP et de l'UDI.
Il ne s'agit pas d'être pour ou contre les classes préparatoires ; il faut dépasser ce dilemme. Elles sont le fruit de notre histoire, celle de la formation des élites de la République. Mais le monde change et on ne peut plus accepter la reproduction d'une caste. Différentes écoles affichent d'ailleurs leur ambition d'évoluer et des transformations sont en cours.
La seule question qui vaille est : à quel rythme ? Tous les pays ont une filière d'excellence mais, partout sur la planète, les individus aspirent à avoir un maximum de droits. Dès lors, l'excellence doit être ouverte à tous, indépendamment de son milieu, de son quartier, de l'épaisseur du portefeuille de ses parents. Alors, aborder le débat par le biais de la rémunération des enseignants n'est vraiment pas à la hauteur des enjeux !
L'enquête PISA relève que le système scolaire français reproduit un peu trop la hiérarchie sociale. Les classes préparatoires n'y contribuent-elles pas ? L'intégration totale des classes préparatoires dans le système universitaire ne favoriserait-elle pas leur visibilité ? Ne créerait-elle pas un appel d'air en attirant des jeunes vers elles et ne faciliterait-elle pas leur ouverture à la diversité sociale ?