Monsieur le ministre, un budget en baisse de 2,4 % et dont vous vous targuez qu'il préserve l'essentiel et ne gère que les acquis ; un programme « Reconnaissance et réparation en faveur du monde combattant » – qui concerne directement le droit aux réparations prévu pour les anciens combattants et victimes de guerre – en baisse de 3,76 % ; une rupture avec la dynamique enclenchée depuis près de dix ans par l'ancienne majorité qui avait augmenté la retraite du combattant de près de 30 % entre 2007 et 2012, et cela malgré un contexte budgétaire difficile… Tel est donc le budget qui nous est présenté.
Contrairement au vôtre, le précédent gouvernement n'a jamais abandonné cette dynamique de reconnaissance du monde combattant, sans doute parce que nous considérons que les efforts consentis au service de la patrie méritent qu'on considère cette population autrement que sous un angle purement fiscal et qu'on l'exempte peut-être de certaines restrictions budgétaires parfois appliquées à d'autres.
Outre la revalorisation de la retraite du combattant et celle de l'aide différentielle pour les conjoints survivants, l'augmentation du point d'indice de la rente mutualiste constitue l'une des plus vives demandes des anciens combattants. Or il nous faut constater que cette mesure, qui n'est pas d'un coût démesuré – on parle ici de 1,7 million d'euros –, ne fait pas partie des objectifs de ce gouvernement.
Faire avec ce qui a déjà été engagé sans mener une politique volontariste, augmenter les impôts et réaliser de fausses économies, c'est donc cela, pour la majorité, faire de la politique – pas pour l'opposition. Monsieur le ministre, faire de la politique, c'est avant tout « faire », s'impliquer pleinement dans les combats que l'on estime justes. C'est pourquoi j'aimerais savoir si vous aurez le courage de soutenir les propositions du groupe UMP et, de surcroît, savoir si une augmentation du point d'indice de la rente mutualiste est envisageable dès cette année.
J'ai bien entendu que vous considériez cette rente comme une niche fiscale. Or il n'est question en moyenne que de 4 euros par personne. Les sacrifices rendus, la mémoire de ce qui a été fait au service de la nation ne méritent-t-il pas que l'on sorte d'un raisonnement purement budgétaire ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)