Sa situation est d’autant moins périlleuse qu’il intervient dans des secteurs en pleine expansion, comme la mobilité durable et les énergies renouvelables. Dès lors, quelle urgence y a-t-il à démembrer un groupe industriel qui emploie près de 95 000 personnes dans le monde et 18 000 en France, avec un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros ?
La question qui se pose aujourd’hui n’est pas tant celle du nom du repreneur d’Alstom que celle des perspectives industrielles du groupe et de ses salariés, dans un monde globalisé et concurrentiel. Le gouvernement n’a pas donné de réponse à cette question en 2004, alors même qu’il était en capacité de le faire grâce à la nationalisation partielle autorisée par la Commission européenne.
Monsieur le ministre, face au démantèlement de ce fleuron de notre industrie, quelle est vraiment la stratégie du Gouvernement ? Une nationalisation partielle et temporaire du groupe, en reprenant la part de l’actionnaire principal Bouygues, qui souhaite se désengager du capital et à qui l’État avait vendu ses parts, est-elle envisagée sérieusement ? Quels sont les moyens dont le Gouvernement dispose pour faire émerger à l’échelle européenne un géant de l’énergie et des transports ?