Intervention de Jean-François Lamour

Séance en hémicycle du 16 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Lamour :

Pensez-vous sérieusement résoudre le problème de l'apprentissage scolaire avec en moyenne un enseignant supplémentaire par établissement ? Et pour quel coût ? Il y a encore quelques jours, le Président de la République parlait de 2,5 milliards d'euros. Il semble croire qu'on recrute des fonctionnaires pour seulement cinq ans, qu'on leur interdit toute progression salariale, et que, au terme de leur carrière, on ne leur verse pas de pension ? La vérité, c'est qu'avec cette mesure, vous liez la France pour les quarante prochaines années.

Monsieur le ministre, votre texte n'est pas une loi de finances, c'est un tract politique. Or on ne redresse pas la France avec des slogans ; on la redresse avec du courage. Nous avions pris la décision courageuse de réduire la dépense publique. L'objectif de 2 % de déficit en 2014 et d'un retour à l'équilibre en 2016 était ambitieux, mais nous pouvions l'atteindre.

Vous auriez pu respecter cette trajectoire. Au lieu de cela, vous repoussez l'équilibre aux calendes grecques et vous ruinez l'effort des Français, ce fameux « effort » demandé par François Hollande, qui s'est encore payé de mots samedi dernier.

Il y a un an, vous faisiez échouer l'adoption de la règle d'or, au moment où nous en avions le plus besoin. Nous en avions besoin pour prévenir les comportements irresponsables de gouvernements comme le vôtre. Nous en avons toujours besoin, car il est encore temps de limiter la casse. Tandis que vous discutez du sexe des anges pour savoir s'il faut modifier la Constitution ou la loi organique, vos dépenses nous entraînent dans la spirale de l'endettement. Notre assemblée doit se prononcer pour l'adoption de règle d'or en affirmant solennellement son attachement à ce mécanisme. J'ai déposé une proposition de résolution en ce sens.

Dans sa crainte absurde de devoir faire ratifier le pacte budgétaire adopté par son prédécesseur grâce aux voix de l'opposition, le Président de la République vient de gagner un mois de répit en saisissant le Conseil constitutionnel. Belle preuve de courage politique !

Monsieur le ministre, vous pouvez multiplier les manoeuvres dilatoires, vous n'échapperez pas à la règle d'or, pas plus que vous n'échapperez à la sanction des Français quand ils se rendront compte que vous les avez plumés, sans rien concrétiser de vos promesses. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

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