Je vais structurer mon intervention en quatre points : les raisons de l'engagement ; les formes de l'engagement ; la communication ; et les bénéfices.
Cet engagement est pour nous une perspective ambitieuse, un moyen de redonner confiance – une confiance nationale et internationale – à notre pays.
Je tiens à souligner la qualité de la proposition. Elle va être l'occasion de réunir des compétences – politiques, étudiants, entreprises –, ce qui est tout à fait novateur. Cette diversité de contributions, source de créativité, d'énergie, d'enthousiasme, m'a plu immédiatement.
En outre, il est temps de remettre la France dans une belle lumière ! Au regard de la tentation du repli sur soi, ce projet est un réel signe d'ouverture. Il faut rétablir un équilibre dans cette France à deux vitesses : conquérante à l'extérieur – avec des entreprises qui gagnent des parts de marché, des étudiants très appréciés –, mais en proie au doute et très court-termiste à l'intérieur.
L'engagement est d'abord moral. Je travaille dans un groupe international. Nous partons pour une longue croisière : il faudra faire preuve de persévérance dans nos efforts.
L'engagement est ensuite sentimental. Si je peux servir mon pays, je le ferai avec grand plaisir, comme entre 1994 et 1998 pour la préparation de la Coupe du monde de football avec Michel Platini et le regretté président Fernand Sastre. Nous sommes allés au bout, en dépit du changement de ministre des sports entre-temps.
L'engagement est enfin professionnel. Notre métier est la communication, et donc la création, la stratégie, la définition des moyens pour la réussite d'un projet. Dans une grande compétition internationale comme celle-là, il est nécessaire d'avoir des réseaux, des relais, de savoir faire du lobbying local, de connaître l'image que l'on a dans les pays et l'image des pays concurrents. Il faut aussi avoir l'expérience des projets – du « travailler ensemble », du « faire faire ensemble » – et des rapports avec les institutions, les médias, les annonceurs.
Dans cette compétition, la communication sera une arme. Une arme face à la concurrence, d'abord. Si l'on veut gagner, il faudra motiver, fédérer, convaincre, et même tirer avantage des expériences passées. Une arme face à nous-mêmes, ensuite. La France jouit d'une belle renommée dans le monde, mais souffre d'une réputation quelque peu ternie. Nos défauts sont cependant corrigibles, rien n'est irrémédiable. Une vraie attirance pour la France s'exprime, la preuve en est que la directrice générale de Facebook, à Paris depuis deux jours, m'a avoué que la seule chose qui l'intéresserait en dehors de son métier serait d'être ministre du tourisme en France !
Ainsi, l'important est de prendre confiance en nous, d'avoir conscience en nos forces réelles et nos faiblesses. Le vrai défaut qui nous est généralement reproché dans le monde est l'absence de constance dans l'effort, dans des positions, des décisions. Montrons que nous sommes capables de constance, d'aller au bout de nos idées. J'y crois ! La communication sera une arme pour entraîner l'adhésion des Français.
Nos forces, vous les connaissez : la beauté de notre pays, les arts, la culture. Au-delà, et le monde nous le reconnaît, il y a nos valeurs universelles, nos réussites et – surtout – notre inventivité. Aux dires des Américains, nous sommes unpredictable, c'est-à-dire imprévisibles. Tirons parti de cette imprévisibilité et de cette inventivité ! La jeunesse de notre pays est également un formidable atout. Le travail des écoles et universités montre la qualité et l'enthousiasme de ces jeunes, qui seront aux commandes en 2025 !
Comme ces étudiants, nous avons envie d'inscrire notre pays dans un avenir jubilatoire, mais réaliste. Leurs premières propositions étaient d'ailleurs extrêmement concrètes : ils veulent, avant tout, que nous construisions un avenir non subi et que nous fassions preuve d'initiatives.
Le premier bénéfice immatériel de cette candidature est la création d'un élan, d'une dynamique dans le pays. Ce projet doit donner le sentiment que l'on va bâtir quelque chose à long terme parce qu'on veut laisser une trace – il est en cela très différent d'une candidature aux Jeux Olympiques.
Deuxième bénéfice : la fierté commune de faire quelque chose ensemble.
Un autre bénéfice est la promotion de l'esprit d'entreprendre, l'esprit d'oser. En prenant cette initiative, la France donne l'exemple.
Aux yeux du monde, cette candidature nous permettra d'affirmer notre confiance dans l'avenir. Nous y contribuerons, en donnant une image renforcée de la France à l'international, mais aussi une image surprenante grâce – pourquoi pas ? – à un virage à 180 degrés qui confirmera notre imprévisibilité !
Pour finir, je pense que la France peut réinventer le concept d'exposition universelle en lui donnant une nouvelle dimension. Dans ce rôle, elle peut être pionnière.