Intervention de Ghislain Gomart

Réunion du 16 avril 2014 à 16h00
Mission d'information sur la candidature de la france à l'exposition universelle de 2025

Ghislain Gomart, directeur général d'ExpoFrance :

Créée en décembre 2012, l'association ExpoFrance 2025 s'appuie sur deux concepts originaux : une exposition d'un pays – et non d'une ville –, c'est-à-dire qui associe les métropoles régionales et tous les territoires, notamment le Grand Paris ; l'emploi de nos infrastructures existantes et la mise à disposition de lieux – monuments, espaces publics, etc. – qui permettraient aux pays participants de se présenter au monde, de mettre en scène leurs innovations et leur culture.

Cette association a pour objet de préparer et de susciter la candidature de la France à l'organisation de l'exposition universelle de 2025. Sachant qu'un tel événement a lieu tous les cinq ans et que son organisation est attribuée par 167 autres États membres, nous avons un avantage comparatif : le siège du Bureau international des expositions est basé à Paris, et nous pouvons nous y rendre aisément, tout comme il est aisé pour un membre du BIE de venir assister à nos événements et d'évaluer notre concept original.

Susciter la candidature de la France à l'organisation de l'exposition universelle de 2025 signifie que ce projet ira à son terme à la seule condition d'obtenir l'adhésion de l'ensemble des parties prenantes de notre société : pouvoirs publics, élus des territoires, milieu économique, grand public. Pour atteindre cet objectif, la dynamique du projet s'articule autour de quatre piliers – économique, politique, académique et institutionnel, et grand public.

Le premier vise à donner un nouvel élan économique au pays. À la suite du lancement officiel du projet en avril 2013, nos efforts ont consisté à trouver des partenaires qui apportent des financements et qui s'engagent sur une durée de douze ans, mais avec une visibilité très limitée. En effet, le parcours se fera en trois étapes : 2013-2015, préparation du dossier de candidature ; 2016-2018, si le dossier est déposé, mobilisation continue des Français et de la communauté internationale autour de notre proposition d'organiser l'exposition universelle ; enfin, si nous sommes élus par les autres pays membres, organisation de l'événement. Les quinze grands groupes ayant adhéré au projet dès la première année se sont engagés sur trois ans, dans la perspective d'une deuxième étape et d'une troisième étape.

Quelles sont les raisons qui ont motivé ces entreprises à se lancer, alors même que le projet n'est pas finalisé et que cette candidature dépendra in fine de la décision des pouvoirs publics ? Les orateurs précédents l'ont dit : c'est l'envie d'un projet collectif qui mobilise l'ensemble de la Nation, toutes sensibilités confondues, qui redonne un élan économique au pays, attire des touristes, qui redonne une image positive à notre pays et offre à notre jeunesse une perspective un peu plus heureuse que celle à laquelle elle est trop souvent confrontée.

Ainsi, en dépit d'un contexte économique difficile, de grands chefs d'entreprise, des directeurs de la communication, des directeurs de la stratégie ont pris l'initiative de nous accompagner financièrement dans l'élaboration et la réflexion du projet.

Ce pilier économique se développe, à la faveur de l'arrivée de nouveaux partenaires. Nous avons ouvert en 2014 le collège aux PME, dont les dix premières ont signé un partenariat. L'idée est de mobiliser toutes sortes de PME sur tous les territoires, de susciter un élan qui parte du terrain, que les citoyens chefs d'entreprise aient envie de voir leur pays s'offrir une dynamique positive, avec ou sans retombées directes ou indirectes pour eux.

Notre souhait est également de mobiliser toutes les associations d'entreprise. Nous pourrons prochainement annoncer de très bonnes nouvelles en ce sens. Ce matin, ExpoFrance 2025 a signé un partenariat avec la CGPME, preuve que les organisations patronales sont également très intéressées par la dynamique.

Le deuxième grand pilier est politique. L'idée est que ce projet parvienne à mobiliser sur une douzaine d'années l'ensemble des territoires sans risque de combats politiques. La réunion au sein du bureau directeur de l'association d'un député de droite et d'un sénateur de gauche assure cet équilibre. Par ailleurs, les grandes associations d'élus ont vocation, si elles le souhaitent, à devenir partenaires. À ce jour, l'AMF et l'ADF ont accepté de l'être ; pour les autres, des signatures devraient être actées prochainement.

Le troisième pilier – institutionnel et académique – est d'abord cette mission parlementaire. Le Parlement est associé dès le départ, ce qui vous permet de promouvoir le projet dans vos territoires.

Ensuite, nous associons les étudiants, à travers sept grandes écoles et universités, qui ont « planché » pendant un semestre sur notre projet et restitué leurs travaux fin janvier. Il a été particulièrement intéressant d'entendre ces jeunes, dont près de la moitié sont des étrangers, présenter un projet d'exposition universelle 2025 avec enthousiasme, originalité, sans avoir peur de proposer des concepts très innovants. Tous se sont retrouvés autour de deux idées : organiser une exposition multi-sites et réinventer l'exposition universelle. Des étudiants travaillent actuellement sur différents thèmes, comme l'hébergement dans le Grand Paris.

Par « académique », j'entends également des fédérations professionnelles, des fédérations sportives, des groupements d'intérêt économique, comme Atout France, des clubs d'entreprise, des associations diverses, qui tous nouent des partenariats en vue de soutenir le projet et de le relayer auprès de leurs membres et de leurs réseaux. À la fin du mois, un grand événement nous permettra de mettre en évidence l'ensemble de ces nouveaux partenaires.

Le grand public est le quatrième pilier. Un comité de soutien permet à toute personne désireuse de voir l'exposition de 2025 organisée en France de signer en faveur de cette candidature. À ce jour, nous comptabilisons 3 000 signataires, auxquels s'ajoutent 9 000 « fans » sur Facebook, et 7 000 « followers » sur Twitter.

Parallèlement, nous avons lancé un sondage dont les résultats à la fin du mois nous permettront d'appréhender clairement le soutien populaire : nous saurons si les Français ont envie ou pas, et quel événement les motiverait le plus. Lors de notre grand événement du 30 avril, vous pourrez avoir l'information en direct !

Sur les 3 000 signataires, 16 % habitent Paris, 17 % l'Ile-de-France hors Paris, et 67 % le reste de la France. Ce ratio montre l'intérêt des territoires. Les 550 maires qui ont soutenu le projet lors du congrès des maires sont eux-mêmes issus de tous les départements, y compris d'outre-mer. Cette sensibilité exprimée dans l'ensemble des territoires est un élément très important.

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