e suis heureux que vous m'ayez invité à partager mes réflexions et mes convictions concernant la dissuasion. J'ai passé une grande partie de ma carrière en sous-marin avec quelque 27 000 heures de plongée à mon actif, ce qui représente environ 3 ans et demi sous la mer. Ce n'est pas un métier que l'on exerce à la légère, car y est attachée une responsabilité impressionnante, celle de mettre en oeuvre, le cas échéant et je l'espère jamais, l'outil de dissuasion sur ordre direct du président de la République. Dans ce type de fonctions, il ne se passe pas un jour sans que l'on se pose la question fondamentale : pourquoi suis-je là, qu'est-ce que mon pays attend de moi ?
Sur la dissuasion plus que sur tout autre sujet, la question ne saurait être la défense de tel ou tel périmètre ou la réorientation hâtive de telle ou telle politique au gré de modes ou des intérêts particuliers. La question essentielle est celle de la place de notre pays et de ce que celui-ci entend faire de son outil de dissuasion.
C'est la raison pour laquelle je souhaiterais revenir sur un ensemble de déclarations abruptes que l'on entend parfois. La première est que « le monde a changé », et que la dissuasion n'a plus de raison d'être depuis la fin de la Guerre froide durant laquelle elle avait été conçue. Je voudrais donc vous exposer ma vision des enjeux de défense actuels en tant qu'expert du monde maritime, avec un tour d'horizon des puissances nucléaires et de leur composante maritime en particulier. Je n'aborderai pas les cas américain et britannique qui font l'objet d'une documentation abondante. Je me contenterai de rappeler pour mémoire que les Américains possèdent 14 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), et les Britanniques quatre.
Commençons par la Russie. Le budget de la défense russe va passer de 48 à 79 milliards d'euros en quatre ans, les forces nucléaires faisant très clairement partie des priorités. Cette priorité n'est pas nouvelle. Cependant, elle atteint aujourd'hui un stade de maturité inégalé depuis la fin de la Guerre froide. Ainsi, le programme de nouveaux SNLE de la classe Boreï, lancé à la fin des années 80, a vu son début d'aboutissement avec la mise en service du premier de la série en 2012. Il en est prévu huit. Ils seront équipés de nouveaux missiles, qui ont déjà fait l'objet de 19 tirs d'essais avec, il faut le signaler, de nombreuses difficultés.
Pour assurer la protection de ces SNLE, la Russie a lancé en parallèle le renouvellement de sa composante de sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) avec la classe Yasen. Ces sous-marins sont crédités de performances proches de celles des meilleurs sous-marins occidentaux et la Russie a prévu d'en acquérir 12.
Enfin, pour accueillir cette flotte, elle a modernisé et adapté ses bases sous-marines dont celle de Ribachy située au sud-est de la presqu'île du Kamtchaka, qui est le seul port de sa façade orientale offrant un accès direct aux grands fonds de l'Océan Pacifique. Cette opération d'infrastructure peut être comparée aux travaux d'adaptation de l'Île Longue pour accueillir le missile M51, mais à une échelle supérieure étant donné le nombre de sous-marins qu'elle doit pouvoir accueillir, soit environ dix contre trois pour l'Île Longue.
Cette longue description montre deux choses. La première, c'est la détermination sans faille depuis de longues années de la Russie à réacquérir une puissance de dissuasion crédible et puissante, malgré les difficultés économiques que le pays a connues après l'effondrement de l'Union soviétique. La seconde, c'est la difficulté que représente la remontée en puissance d'une force de dissuasion crédible si on la met en sommeil ou sous cocon.
J'en viens à la Chine. Pendant longtemps, la Chine a été considérée comme un acteur régional, sans capacité océanique. Il faut nous préparer à réviser ce jugement, et assez rapidement. La marine chinoise est équipée d'un SNLE de type Xia depuis le début des années 80, mais on estime que celui-ci n'a jamais effectué de patrouille. En revanche, depuis 2007, elle s'équipe de cinq SNLE de type Jin. Pour évaluer les capacités opérationnelles d'un SNLE, en particulier l'aptitude à patrouiller, on s'appuie sur les capacités des SNA, en général plus faciles à observer. Or, si la valeur opérationnelle de la première génération de SNA, qui date des années 80, était jugée très faible, il en va tout autrement des tous récents SNA de type Shang qui sont crédités d'un remarquable niveau de discrétion acoustique. En particulier, un de ces SNA vient de réaliser un déploiement de longue durée – 70 jours – en océan Indien, ce qui constitue probablement une première.
On peut donc raisonnablement en déduire que les SNLE de type Jin, qui sont de la même génération et utilisent probablement la même technologie que les SNA de type Shang, en sont aussi capables. On estime que les SNLE chinois commenceront leurs premières patrouilles d'ici la fin de cette année ou l'année prochaine.
Dans le domaine balistique, la Chine possède déjà des missiles intercontinentaux, mais ceux-ci sont en silo à terre et présentent donc une certaine vulnérabilité. Aussi ont-ils entrepris de développer des missiles de même portée, à combustible solide, et surtout mobiles, pour pouvoir les disséminer et les dissimuler sur l'immensité de leur territoire. Une version navalisée de ce missile – le JL 2 – a été développée pour équiper les SNLE de type Jin.
Enfin, la Chine a récemment achevé la construction d'une gigantesque base sous-marine enterrée au sud de l'île de Haînan et susceptible de pouvoir accueillir une vingtaine de sous-marins.
Quelques mots sur l'Inde, enfin. Elle suit le même mouvement, avec un peu de retard. Toutefois, elle est parvenue à construire son premier SNLE, de type Aryhant, qui commencera ses essais à la mer en fin d'année. Elle a aussi réussi le premier tir d'un missile balistique à partir d'une plateforme sous-marine. Dans les 30 ans à venir, elle est donc en passe d'acquérir toutes les capacités pour développer une flotte stratégique océanique.
Je m'arrête là sur l'illustration du reste du monde. N'ayons aucun doute : dans 20 ans, nous serons toujours dans un monde nucléaire, sans diminution notable du nombre d'acteurs. La question n'est donc pas de savoir si des armes nucléaires existeront toujours à cet horizon, mais plutôt de savoir si le nombre d'acteurs aura encore augmenté ou pas.
Alors oui, le monde a changé. La Guerre froide telle qu'on la connaissait appartient au passé. Certains parlent de « paix froide ». Mais cette paix froide est-elle plus sûre que la Guerre froide ? Quelle sera la prochaine surprise stratégique ?
En réalité, il me semble qu'il y a aujourd'hui une tendance à agir au jour le jour, au détriment d'une prospective qui intègre les tendances lourdes. Il faut que notre réflexion ne se limite pas aux quelques années qui sont devant nous, mais bien aux quelques décennies à venir. Car telle est bien l'échelle de temps de la construction humaine et matérielle d'un outil de dissuasion.
Deuxièmement assertion, j'entends dire que notre dissuasion n'a pas évolué depuis la Guerre froide.
Rappelons-nous tout de même les évolutions suivantes, menées toujours dans l'esprit de stricte suffisance qui caractérise la stratégie de dissuasion en France : le passage de six SNLE à cinq en 1991, puis à quatre en 1997 ; la diminution de la permanence de trois à deux en 1992, puis de deux à « au moins un » en 1997 ; la réduction de trois à deux escadrons de forces aériennes stratégiques en 2010 ; et la suppression progressive de la composante terrestre – 1993 pour les Pluton et 1996 pour le plateau d'Albion.
Cela s'est traduit par une réduction parallèle des budgets alloués à la dissuasion dont la part dans le budget de défense a été réduite presque de moitié, et d'un tiers pour la part équipement. Par ailleurs, signataire du traité d'interdiction complète des essais, la France a démantelé ses installations d'essai et de production de matière fissile. Elle est d'ailleurs à ma connaissance la seule puissance nucléaire à l'avoir fait.
Cela s'est accompagné de l'évolution régulière du concept, énoncé par les discours réguliers des présidents de la République, lesquelles évolutions se traduisent très concrètement par des modifications de spécifications techniques des nouveaux matériels mis en service.
Nous sommes et nous nous maintenons au seuil de stricte suffisance, ce qui fait de nous de bons élèves, en tout cas avec quelques arguments à faire valoir, dans les conférences du traité de non-prolifération (TNP). Notre concept s'est constamment adapté à l'environnement international.
Sans vouloir établir de relation directe entre la dissuasion et la situation actuelle en Ukraine, il est très clair que cette crise va poser de nombreuses questions qui nécessiteront des réponses adaptées, notamment sur la balance Europe-Asie de nos Alliés américains, mais aussi sur les garanties négatives de sécurité. Je rappelle en effet que les États dotés de l'arme nucléaire avaient signé une déclaration garantissant l'intégrité du territoire ukrainien en échange de la renonciation du pays aux armes nucléaires à la chute de l'Empire soviétique. La crise ukrainienne devra donc faire l'objet d'une réflexion approfondie quant à ses conséquences, en particulier sur le TNP.
Troisièmement, j'entends souvent opposer les forces conventionnelles aux forces nucléaires. Monsieur Tertrais vous a donné son avis sur ce point. J'y souscris et je voudrais le compléter de mon avis d'expert en tant que chef d'état-major de la marine.
Pour ce qui concerne la marine, la dissuasion tire toutes les composantes vers le haut : les spécifications et l'entraînement des équipages des SNA, des frégates fortement armées, des chasseurs de mine, des avions de patrouille maritime, des hélicoptères embarqués. Or, selon le principe de mutualisation depuis longtemps appliqué, tous ces outils sont utilisés également pour d'autres missions conventionnelles – le cas des Atlantique 2 est aujourd'hui symbolique en Afrique – mais c'est bien la dissuasion qui en justifie l'usage premier.
Ce raisonnement s'applique également pour la composante aérienne, comme a dû vous l'exposer le chef d'état-major de l'armée de l'air le général Mercier. Je crois donc nécessaire de tordre le cou à une fausse bonne idée : je suis persuadé que supprimer la dissuasion nucléaire ne permettrait pas d'abonder les crédits des forces conventionnelles. Au contraire, c'est l'inverse qui se produirait, pour les raisons que je viens d'évoquer !
J'en viens maintenant à la dissuasion elle-même, telle qu'elle est vue par les marins.
En réalité, de quoi parlons-nous ? Nous parlons de la protection de nos intérêts vitaux. Nous parlons de la préservation de l'intégrité physique de notre pays et de la protection de nos concitoyens. Nous parlons de la sécurité ultime de la Nation et de l'indépendance de décision de notre pays.
Inversement, nous ne parlons pas de réponse au terrorisme, qui ne menace pas les intérêts vitaux de la Nation, nous ne parlons pas d'opérations humanitaires, nous ne parlons pas de projection de puissance. Je crois que l'erreur qui est communément faite aujourd'hui est que beaucoup se focalisent sur la menace du moment. Mais c'est oublier que l'apparition d'une nouvelle menace ne fait pas disparaître les autres. C'est comme si on pensait que le vaccin contre la grippe faisait disparaître la nécessité d'un vaccin contre la variole.
La dissuasion est une stratégie politique avant d'être un outil militaire. Sa crédibilité passe donc d'abord par un discours politique clair et compréhensible de ceux à qui s'adresse ce discours. Ce n'est évidemment pas mon domaine de responsabilité et je me contenterai de décrire comment la marine décline ce discours.
Le chef d'état-major de la marine est responsable devant l'autorité politique de s'assurer que l'outil de dissuasion est en ordre de bataille et que si l'ordre d'engagement nous parvient, nous serons en mesure de l'appliquer avec succès. Il ne s'agit pas de s'entraîner à être prêt, il s'agit d'être prêt en permanence à répondre aux ordres du chef de l'État.
Le fondement de la dissuasion, qui est, encore une fois, une stratégie et non un moyen, c'est donc bien la crédibilité, c'est-à-dire l'intime conviction, chez l'adversaire, qu'une menace inacceptable pèserait sur lui s'il voulait s'en prendre à nos intérêts vitaux. La dissuasion, par définition, doit être crédible. Si elle ne l'est pas, elle ne dissuade rien.
Cette crédibilité passe, du point de vue pratique, par certaines dispositions. Tout d'abord, par des équipements à la fois fiables et invulnérables, aussi bien les porteurs que les armes. C'est ainsi que sont conçus et modernisés nos sous-marins, indétectables de par leur discrétion, et nos missiles et les têtes qu'ils emportent afin d'être certain qu'ils puissent assurer leur mission. Ensuite, par l'efficacité de la chaîne de commandement et la garantie de transmission de l'ordre présidentiel. Enfin, elle repose sur un très haut niveau d'expertise et une indépendance industrielle, fruit d'un long processus d'excellence que beaucoup de pays nous envient.
Mais, au-delà de la fiabilité technique, c'est bien sûr des hommes, et bientôt des femmes, que repose la crédibilité de l'ensemble. Elle repose d'abord sur leur capacité technique à patrouiller, bien sûr, c'est-à-dire leur sélection, leur formation, puis leur expérience à la mer. En la matière, nous sommes en flux très tendu, la taille de la composante étant d'ores et déjà sous-critique pour que le flux de recrutement se fasse naturellement. Nous sommes contraints de recourir à une recherche individualisée pour faire venir les volontaires et les convaincre de suivre les formations difficiles et exigeantes requises.
Elle dépend également de leur volonté de se plier au sacrifice d'être totalement coupé du monde et de leurs familles pendant plusieurs semaines. Je veux à cet égard vous raconter une petite anecdote. J'étais le commandant du SNLE en patrouille le 11 septembre 2011. L'un des premiers messages reçus m'indiquait en substance : « 5 000 morts ; les États-Unis se déclarent en guerre ». Nous étions à mi-patrouille et pendant 30 jours je n'ai rien dit à l'équipage. En effet, d'une part, j'ignorais si parmi les victimes figuraient des parents de mes marins et, d'autre part, je ne souhaitais pas qu'une telle nouvelle trouble notre mission.
Enfin et surtout, les membres d'équipage d'un SNLE se caractérisent par leur obéissance consentie à mettre en oeuvre, sur décision du président de la République, cette arme terrifiante. Je l'évoquais s'agissant du commandant, mais c'est aussi valable pour l'équipage.
Ces hommes ont donc besoin de deux choses. En premier lieu d'une priorité politique et d'une détermination clairement affichée, ce que les présidents successifs n'ont jamais manqué pas de faire. C'est essentiel ! Encore une fois, pour l'avoir vécu, cette détermination politique est bien la colonne vertébrale de notre dispositif. C'est ce que le chef de l'État a réaffirmé en embarquant sur le Terrible en juillet 2012. Ils ont également besoin d'une certaine reconnaissance de la Nation, rendue d'autant plus difficile que leur travail est secret.
Ainsi, c'est parce qu'on leur dit que leur mission est essentielle que les équipages sont prêts. Et c'est bien la détermination sans faille de notre pays qui a permis cet effort continu, dans le temps, de tous les acteurs. Ce résultat remarquable ne peut être obtenu sans un investissement sans réserve de tous les échelons, du plus petit au plus élevé, qui tous trouvent leur engagement commun dans la détermination du chef de l'État.
En cela, la permanence à la mer est essentielle, parce qu'elle répond au concept qui est de faire peser une menace sur un adversaire éventuel à tout moment et en tout lieu. Elle fonde la crédibilité du dispositif vis-à-vis de l'adversaire, tant du point de vue de nos capacités techniques que de notre détermination. Si le rôle de la dissuasion est de faire peur, on n'y parviendra pas avec un sous-marin dont la position est parfaitement connue à quai et, de ce fait, vulnérable. C'est la dilution dans les océans qui permet de garantir la menace d'une frappe sur un adversaire potentiel.
La permanence à la mer fait partie du concept d'invulnérabilité, notamment face à une surprise stratégique, et donc garantit la capacité de frappe en second : quoi qu'il puisse arriver, nous sommes en mesure de répondre. Et il me semble que notre histoire nous a servi un certain nombre de surprises stratégiques… Si cette permanence n'était plus assurée et que, en cas de menace directe, nous devions faire appareiller un SNLE de l'Île Longue, la sûreté de cet appareillage nécessiterait des moyens bien supérieurs à ceux que la LPM prévoit !
Cette permanence permet également de conserver notre liberté d'action du point de vue politique. En effet, en l'absence de permanence, un appareillage impromptu de SNLE pendant une crise pourrait être interprété comme un signal stratégique qui pourrait parasiter le message politique et qui pourrait amener un adversaire potentiel à tenter de neutraliser notre outil.
Elle protège l'équipage de toute influence extérieure et le place dans les conditions psychologiques pour la mise en oeuvre de l'outil.
Elle garantit également la crédibilité vis-à-vis de l'outil industriel en fixant un niveau d'exigence qui ne tolère aucune impasse, tout comme les moyens de soutien.
Elle fixe un seuil d'excellence opérationnelle et soutient la crédibilité de la mission en interne, parmi la population des sous-mariniers.
En d'autres termes, la permanence à la mer est un élément clé de la crédibilité de notre dissuasion. C'est bien le concept qui impose la posture et non pas la posture qui dicte le concept !
Je voudrais dire un mot sur la composante aéroportée, que l'on oppose souvent à la composante océanique. En réalité les deux composantes sont complémentaires et nous avons besoin de l'une comme de l'autre. La composante océanique est, je l'ai dit, l'assurance de la réponse de tout temps et d'où que vienne la menace, quelle que soit l'attaque portée sur nos intérêts vitaux. La composante aérienne, au-delà de sa participation à la planification opérationnelle, c'est la démonstrativité politique.
Disposer de deux composantes, c'est aussi avoir l'assurance que si l'une d'entre elles, pour des raisons diverses venait à être neutralisée, l'autre serait à même de remplir une partie de la mission. Je suis intimement convaincu que, dans l'acception du concept actuel, ces deux composantes sont essentielles à notre sécurité.
Voilà, madame la Présidente, mesdames et messieurs les députés, quelques éléments issus de mon expérience de terrain et de mes réflexions d'expert. Je crois en réalité que les questions à se poser ne sont pas techniques ni militaires. Les questions à se poser, dont la réponse est d'ordre politique et qui donc, par construction, n'est pas de mon ressort, sont les suivantes. Dans un monde qui est et restera nucléaire, la France veut-elle rester une puissance mondiale, c'est-à-dire dont les responsabilités se situent à l'échelle mondiale et sur laquelle on ne peut faire peser aucune forme de chantage ? La France veut-elle avoir une voix indépendante, c'est-à-dire ne dépendant de personne pour défendre ses intérêts vitaux ou protéger ses intérêts et ses valeurs ? Jusqu'à quel niveau ne pas descendre dans la stricte suffisance pour que la dissuasion reste crédible ? C'est bien à vous, et non à moi, qu'il appartient de donner les réponses à ces trois interrogations.