D'après les informations que l'on peut avoir, le coût de l'équipement constitutif des missiles Trident II D5 permettant d'atteindre le niveau de précision requis est comparable à lui seul à celui d'un missile M51 ! Les Américains disposent aujourd'hui de 336 de ces missiles dont le nombre va être réduit à 240 en application du New Strategic Arms Reduction Treaty (New START) signé avec la Russie. Depuis le lancement du programme, 160 missiles ont été tirés, au rythme annuel de quatre missiles par salve de quatre. Il s'agit d'un programme de grande envergure, très précis, mais qui n'offre qu'une seule capacité de pénétration des défenses de l'adversaire. Notre défense est, elle, organisée autour des deux composantes, la pénétration aérobie par les missiles de croisière et la pénétration par les missiles balistiques, ce qui me semble d'une grande cohérence et impose à l'agresseur potentiel de se prémunir simultanément contre les deux types de menaces. Par ailleurs, les synergies résultant de l'adossement du programme M51 au programme Ariane 5 permettent de compenser en partie le faible volume de production de missiles et nous nous félicitons de la grande mixité et de la grande fluidité des échanges entre le civil et le militaire, à telle enseigne que les équipements séquentiels et pyrotechniques sont identiques sur Arianne et sur nos missiles balistiques, tandis que leurs calculateurs de guidage et leurs centrales d'ordre bénéficient des mêmes technologies.