Je me félicite que le projet Galileo prenne enfin corps. Il y a une nécessité absolue d'indépendance française et européenne par rapport au GPS américain. J'aurai deux questions. La première est d'ordre pratique : combien de satellites sont à ce jour dans le ciel ? La deuxième est fondamentale : quelle sera précisément l'indépendance de Galileo par rapport au système américain ? Dans le passé, lorsque les Européens ont envisagé de mettre ce projet en oeuvre, des notes verbales fortes ont été adressées à Bruxelles par les Américains très opposés au projet. Ils auraient alors exigé et obtenu un accès à la partie militaire cryptée. S'il n'est pas étonnant de voir quels sont les deux pays qui se sont portés candidats pour héberger le centre de sécurité, il faut avoir à l'esprit que les Britanniques ne sont pas vraiment indépendants des Etats-Unis et que le Royaume-Uni est parfois une banlieue américaine.
Enfin, je souligne que cet accord est un monstre juridique. Je n'ai jamais vu quelque chose comme l'article 21, lequel prévoit l'application du droit européen et à défaut du droit national, ce qui sera une source évidente de divergences d'interprétation.