En ce qui concerne la portée du successeur du ASMP-A, il convient de tirer le meilleur parti des capacités d'emport du Rafale et de tâcher d'obtenir le meilleur produit compatible avec cet appareil, mais également avec des porteurs alternatifs autorisant un surcroît de performance compte tenu de la portée, la dimension et la masse du missile
Pour apporter un complément de réponse à la question du président Rousset, je tiens à préciser qu'aucun partage de technologie ne se fait sans décision de l'État. En revanche, si une décision est prise en ce sens dans le cadre d'une coopération bilatérale, les industriels partagent les technologies, comme dans le cas de la coopération franco-britannique où s'expriment les ambitions les plus larges avec le développement des capacités de frappe conventionnelle, de frappe anti-navire supersonique. Cette coopération représente un potentiel considérable en termes de performances, de capacités d'investissements et de réduction des coûts. MBDA apporte à ce propos une réponse de fond à la question de la réduction à long terme des budgets de défense en plaçant dans le cadre franco-britannique les programmes qui succéderont au SCALP et au Storm Shadow, au missile anti-navire Harpoon, à l'Exocet et peut-être, au Tomahawk et à l'ASMP-A en partageant des briques technologiques entre ces différents programmes. Il nous semble que seule cette voie en permettra la poursuite, car aucun des deux pays n'en aura la capacité financière dans une logique purement nationale et capacitaire qui conduirait à cinq ou six programmes parallèles. Si une telle coopération était décidée par la France et le Royaume-Uni, peut-être pourrions-nous alors partager, dans le cadre d'un accord, des technologies aussi sensibles que celle du statoréacteur.