Monsieur le Premier ministre, après des années d’une gestion irresponsable et médiatique, la Société nationale Corse Méditerranée est à l’heure des comptes.
Des décisions de justice confirmées et des éléments comptables irréfutables conduisent les commissaires aux comptes à exiger l’inscription de plus de 600 millions d’euros de provision pour certifier les résultats de l’exercice 2013.
Une presse incompétente et malveillante, confondant tout, s’imagine que l’État et la collectivité territoriale de Corse pourraient financer 800 millions d’euros pour armer quatre nouveaux navires.
Mais les collectivités publiques n’ont ni le droit, ni les moyens, ni même l’intention de faire perdurer artificiellement une exploitation aussi déséquilibrée alors même que le service public de la Corse peut être rentable sous pavillon français et dans le respect de nos lois, comme le démontre la Compagnie méridionale de navigation.
Il est encore possible, non pas de sauver l’entreprise telle qu’elle est, mais de préserver une part importante des emplois et la desserte publique maritime de la Corse, dont l’Union européenne a confirmé le caractère indispensable.
La SNCM devra se placer sous la protection du tribunal de commerce, opérer une restructuration des effectifs et des moyens tandis que le renouvellement de la flotte, rendu indispensable par la vétusté des navires, l’évolution des normes de pollution maritime et la recherche d’une meilleure productivité, devra ensuite être organisé dans le cadre souhaité depuis longtemps par notre collectivité territoriale de Corse et validé par vos conseils, c’est-à-dire celui d’une société d’économie mixte.
La mise en oeuvre de ce plan prendra plusieurs mois et n’ira pas sans difficultés ni sans troubles mais si, comme j’en suis persuadé, l’État y est déterminé, il pourra, avec l’appui sans faille de la collectivité territoriale de Corse, être mené à bien pour la pérennité du service public et la sauvegarde des emplois.