« Nous avons vécu un moment qui sera certainement en bonne place dans l’histoire, mais nous ne nous en sommes aperçus qu’après. Nous, ce sont les commandos français du capitaine Kieffer, lui-même intégré à la brigade de Lord Lovat. » Ces mots sont ceux de Maurice Chauvet, l’un des 177 Français faisant partie du premier bataillon de fusiliers marins commandos. Sous le commandement du capitaine de corvette Philippe Kieffer, ces hommes ont débarqué sur les plages normandes un certain 6 juin 1944 à sept heures trente.
Majoritairement bretons et normands, les hommes du commando Kieffer se sont engagés auprès du général de Gaulle car ils voulaient voir la France libérée de l’occupation ennemie. Ils se sont battus avec courage et passion pour libérer un pays faible et opprimé, un pays dominé par une idéologie aussi terrible que dévastatrice. Ils ont voulu sauver la France du joug nazi. Ce sont des héros que notre pays n’oubliera jamais.
Notre pays n’oubliera pas non plus que, s’il a su retrouver sa liberté et son autonomie, c’est aussi grâce à l’extraordinaire aide et au soutien indéfectible que les alliés ont su lui apporter.
Préparé pendant plusieurs mois, le débarquement du 6 juin 1944, plus connu sous le nom de D-Day ou de Jour J, reste le plus important débarquement militaire de l’histoire.
Il est aussi le plus meurtrier. Américains, Britanniques, Canadiens se sont sacrifiés, non seulement pour la France, mais aussi pour une paix durable que le monde n’avait pas connue depuis longtemps.
J’aimerais ici leur rendre hommage et les remercier d’avoir combattu avec dévouement et d’avoir permis à la France de connaître un dénouement heureux et un avenir de liberté.
La proposition de résolution que nous étudions aujourd’hui est un véritable hommage rendu par les parlementaires aux membres des forces armées alliées qui ont pris part au débarquement du 6 juin 1944. À travers ce texte, nous souhaitons exprimer toute notre reconnaissance et notre gratitude pour les nombreux actes héroïques accomplis par les soldats sur les plages normandes.
Je salue notre collègue Laurence Dumont, qui a pris l’initiative de proposer ce texte, dans une période politique qui n’est pas toujours facile, mais qui a besoin de connaître de vrais moments d’unité. Cette proposition de résolution en est un. Merci !
Ce texte est également un acte de mémoire pour les parlementaires, mais aussi pour tous les Français : nous n’oublierons jamais les événements de la Seconde guerre mondiale et l’importance qu’a joué le débarquement dans notre histoire.
La Normandie fait partie de ces régions françaises qui ont le plus souffert pendant cette guerre : Caen et Le Havre ont été transformées en de véritables champs de ruines après avoir été des champs de bataille sanglants.
Des villages entiers ont été rayés de la carte, faisant d’innombrables victimes civiles normandes. Cette région a joué un rôle crucial dans la victoire des Alliés et la libération de notre pays. Nous ne devons donc pas oublier ses souffrances.
Cette proposition de résolution s’inscrit enfin parfaitement dans le cycle mémoriel de la Seconde guerre mondiale, qui a débuté le 4 octobre dernier avec la commémoration du soixante-dixième anniversaire de la libération de la Corse. De nombreuses cérémonies doivent encore avoir lieu jusqu’en 2018 pour commémorer à la fois les événements de la Première et ceux de la Seconde guerre mondiale. Une politique mémorielle solide et affirmée est évidemment indispensable pour l’unité de notre pays et, dans ce sens, les deux cycles mémoriels prévus sont de première importance.
En effet, bien plus qu’une simple célébration du soixante-dixième anniversaire du débarquement, cette proposition de résolution soulève la question de notre cohésion nationale. Se rassembler autour d’un événement aussi fondateur de notre démocratie moderne nous semble particulièrement important dans un contexte de repli communautaire dangereux et souvent dévastateur.
La France a la chance de pouvoir se réunir, de manière consensuelle, autour des grandes questions mémorielles, ce qui n’est pas le cas de tous les pays. Profitons donc de cette chance pour nous rappeler qu’une mémoire commune et vivante est le ciment de toute unité nationale !
Pour autant, cette proposition de résolution ne se veut pas uniquement symbolique. En effet, ce texte a également pour objet de renforcer le lien intergénérationnel, en remerciant les jeunes qui s’impliquent dans les manifestations commémoratives liées au débarquement. La mobilisation doit évidemment être générale lorsque l’on parle de politique mémorielle. Cependant, il nous semble que l’accent doit être mis en particulier sur notre jeunesse française, qu’il faut impérativement continuer d’éduquer au devoir de mémoire et à notre histoire commune.
Alors que le dernier Poilu s’est éteint il y a déjà six ans, et que les anciens combattants survivants sont de moins en moins nombreux, il est de notre responsabilité d’assurer la transmission de la mémoire de ces événements aux plus jeunes générations, en priorité. Elles qui représentent notre avenir doivent être les dépositaires d’un passé douloureux que personne ne doit oublier. Si nous ne voulons pas que les mêmes erreurs se reproduisent, nous devons faire ensemble un solide travail de mémoire. Ce texte va ainsi dans le bon sens en cherchant à sensibiliser la jeunesse française.
Cette proposition de résolution rappelle également, à juste titre, l’implication des forces alliées. En effet, les commémorations doivent s’organiser de manière multilatérale, car la Seconde guerre mondiale a réuni plusieurs pays, et c’est la solidarité entre ces pays qui a permis la victoire. À l’heure où des voix s’élèvent contre l’Europe, où les extrêmes gagnent du terrain et où le doute semble se répandre parmi nos concitoyens, nous ne devons jamais oublier que l’Europe s’est faite, d’abord et avant tout, pour assurer la paix entre les pays ennemis. Si, aujourd’hui, cette période de notre histoire nous semble lointaine, nous devons sans cesse nous rappeler qu’il y a seulement soixante-dix ans la guerre faisait rage. C’était hier.
Sans la construction de l’Union européenne, sans la conviction de grands hommes tels que Jean Monnet, le général de Gaulle ou Konrad Adenauer, nous ne connaîtrions peut-être pas cette paix, que nous considérons pourtant aujourd’hui comme un acquis absolu. « L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre. » Ces mots de Robert Schuman, prononcés le 9 mai 1950, doivent continuer de résonner en nous.
À la veille des élections européennes, nous devons chaque jour rappeler à nos concitoyens que l’Europe est notre bien le plus précieux. Déconstruire aujourd’hui l’Europe serait notre plus grande erreur. Nous devons au contraire la renforcer afin de libérer tout le potentiel que voyaient en elle les pères fondateurs.
Une Europe plus proche de ses citoyens, une Europe plus humaine, plus sociale : c’est cela que le groupe UDI appelle de ses voeux. Il ne tient qu’à nous de réaliser cette Europe, avec conviction et courage. À l’UDI, nous savons que l’Europe est la bonne échelle pour apporter des réponses efficaces dans la lutte contre la spéculation financière, le dérèglement climatique, la dégradation de la biodiversité… Il est temps de redonner à l’Europe un nouveau souffle.
Plus largement, nous devons également avoir à l’esprit d’autres mots, si justes, de Robert Schuman : « La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. » Prononcés il y a près de soixante-dix ans, ils sont aujourd’hui d’une actualité frappante. Oui, nous devons, aujourd’hui, plus que jamais, avoir le courage d’agir pour préserver ce bien si précieux qu’est la paix.
Mes chers collègues, bien entendu, et vous l’aurez compris, le groupe UDI votera en faveur de cette proposition de résolution.