Les véhicules électriques peuvent être utilisés partout, sur des trajets périurbains, ruraux ou urbains, pour une raison simple : tout le monde a l’électricité chez soi. Rappelons que 75 % des véhicules Zoé ont été vendus dans les secteurs des villes de moins de 50 000 habitants, dont 35 % dans des villes de moins de 10 000 habitants. C’est donc un véhicule qui est plutôt utilisé pour les trajets urbains-ruraux, d’une petite ville à une autre. Nous avons donc tous intérêt à faire en sorte que le territoire soit correctement maillé. Voilà dans quel état d’esprit nous allons travailler à la mise en oeuvre de ce texte.
Certains députés ont demandé des précisions sur divers points.
Mme Descamps-Crosnier m’a interrogé sur le décret portant sur les véhicules loués avec option d’achat. Il fait actuellement l’objet d’un travail interministériel et je devrais pouvoir vous rassurer assez rapidement, afin que nous puissions donner la stimulation nécessaire.
Des questions ont été posées sur la géolocalisation. Un GIE regroupant les opérateurs que j’ai déjà cités va rendre disponible l’information en temps réel : telle borne est-elle occupée ? où se trouve-t-elle ? quelle est la suivante ? Cela permettra à l’ensemble des automobilistes de s’y retrouver.
Concernant le coût de la batterie, un plan industriel dirigé par Mme Florence Lambert, elle-même à la tête d’un laboratoire du CEA, est consacré à l’amélioration de notre compétitivité dans ce domaine et à la création d’une offre de batteries françaises. Aujourd’hui, en effet, les batteries électriques pour les véhicules automobiles sont asiatiques – celles qui ne sont pas destinées aux véhicules automobiles sont parfois de marque française et, pour certaines, fabriquées en France. Quoi qu’il en soit, nous souhaitons bâtir, brique après brique, et faire émerger un chimiste français spécialiste des composants internes de nouvelle génération – le financement du grand emprunt y contribuera – afin d’industrialiser en France l’assemblage des cellules lithium-ion dans des batteries de haute performance pour les véhicules.
Ce plan industriel est peut-être pour nous l’un des plus importants, car il nous permet de conquérir un segment industriel dans lequel nous ne maîtrisons pas totalement les briques technologiques. Nous sommes obligés d’acheter une partie des batteries lithium-ion, contrairement à la batterie lithium métal polymère qui est fabriquée en Bretagne dans les usines de M. Bolloré, et nous avons besoin de bâtir cette offre technologique. Je précise d’ailleurs qu’il existe aussi un plan de recyclage des téléphones portables qui nous permettra de récupérer le lithium de l’ensemble des smartphones aujourd’hui enseveli en décharge. Nous travaillons, par des capacités technologiques, des investissements publics et privés – essentiellement privés en l’occurrence – à remonter l’ensemble des briques technologiques qui nous permettront de maîtriser toute la chaîne du véhicule électrique.