Intervention de Marie-Françoise Bechtel

Séance en hémicycle du 7 mai 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Cours de l'euro

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie-Françoise Bechtel :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie, du redressement productif et du numérique.

Dans sa déclaration de politique générale du 8 avril, le Premier ministre a affirmé que les efforts que nous faisons sur le plan économique « ne doivent pas être balayés par un niveau trop élevé de l’euro. » Il l’a rappelé devant notre assemblée dans sa déclaration sur le programme de stabilité budgétaire, ajoutant qu’une politique monétaire plus adaptée était nécessaire. Monsieur le ministre, vous avez vous-même à plusieurs reprises insisté sur le niveau trop élevé de l’euro, et vous en avez souligné les conséquences désastreuses pour nos exportations, comme le font de leur côté des économistes et des chefs d’entreprise de plus en plus nombreux.

Tout le monde s’accorde à reconnaître que nous sommes aujourd’hui confrontés à un problème majeur, celui de la compétitivité des entreprises françaises. Mais ni le pacte de compétitivité ni le pacte de responsabilité ne pourront produire un effet suffisant avec une monnaie surévaluée. Comme le dit – avec d’autres – le président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales, M. Marwan Lahoud : « Dès que le dollar baisse d’un centime, l’avantage procuré aux entreprises par le CICE est gommé ». Or l’euro ne cesse, depuis dix ans, de s’apprécier par rapport au dollar. Sans baisse de l’euro, la baisse des charges prévue par le plan gouvernemental ne permettra pas plus que le CICE un redressement suffisant de la compétitivité française. Comme le rappelait le rapport Gallois, les économistes estiment que le niveau acceptable de l’euro se situe entre 1,15 et 1,20 dollar. Aujourd’hui, nous en sommes presque à 1,40 dollar pour un euro !

Monsieur le ministre, le Mouvement républicain et citoyen salue avec beaucoup d’espoir les intentions désormais affichées par le Gouvernement sur le niveau de l’euro. Pouvez-vous nous confirmer qu’il entend s’engager dans une démarche active auprès de ses partenaires européens, lesquels souffrent aussi, pour beaucoup d’entre eux, de la cherté d’une monnaie qui est la seule au monde à se priver de la souplesse requise par les échanges internationaux ?

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