Intervention de Bernard Bigot

Réunion du 2 avril 2014 à 10h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Bernard Bigot, administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, CEA :

Le stockage de déchets en couche géologique est, je crois, une solution qu'il faut mettre en oeuvre sans tarder. La France a une activité nucléaire depuis plus de soixante ans ; nous entreposons des déchets dans des installations qui ne sont pas éternelles. Nous avons, je crois, intérêt à débuter le plus tôt possible, pour disposer d'un vrai retour d'expérience et ainsi consolider la confiance que peuvent accorder nos concitoyens à cette solution de gestion à très long terme des déchets nucléaires.

Ceux-ci, vous le savez, ont une radioactivité augmentée par rapport à la radioactivité naturelle des matières utilisées ; elle décroît progressivement, mais sur des échelles de temps très longues. Nous disposons aujourd'hui de grandes quantités de déchets « froids », aujourd'hui entreposés, et que nous pouvons stocker de cette façon. Il paraît donc judicieux de commencer dès que possible. Pour garantir le confinement de ces déchets à très long terme, les phénomènes naturels paraissent la meilleure solution.

Sans ce stockage, nous serons obligés d'investir plusieurs centaines de millions d'euros pour prolonger jusqu'à cinquante, voire cent ans, la durée de vie des installations d'entreposage, et il faudra tout recommencer dans cinquante ou cent ans. Ce n'est pas, je crois, une question iconoclaste ; c'est une question de fond : il faut sortir des schémas simplistes et approcher cette question avec sérieux et en prenant en considération les réalités physiques.

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