Elle s'explique à 71 % par des raisons techniques, à 17 % par des complications réglementaires et à 12 % par la prise en compte des retours d'expérience. Les difficultés techniques tiennent au caractère unique de certaines opérations, à l'existence de spécificités radiologiques mal appréciées à l'origine, mais aussi à une meilleure connaissance des déchets ou encore à de nouvelles exigences de l'ANDRA. Parmi les difficultés d'ordre réglementaire, je citerai les annulations de permis dont ont fait l'objet le démantèlement de la centrale de Brennilis et le projet ICEDA (Installation de conditionnement et d'entreposage des déchets activés), ainsi que l'édiction de nouvelles obligations, touchant par exemple à la résistance aux séismes. Enfin, les retours d'expérience se rapportent principalement aux chantiers de déconstruction des centrales au graphite.
La fixation des provisions repose sur des estimations, sur des hypothèses ; tel est d'ailleurs le sens, monsieur le rapporteur, de l'observation – qui n'est pas une réserve – émise par les commissaires aux comptes : ceux-ci ont souhaité alerter sur la sensibilité de nos provisions à une variation du taux d'actualisation. Les hypothèses que nous formons découlent en effet d'analyses techniques malaisées, le cas extrême étant celui de Cigéo, projet à échéance de cent ans. Néanmoins, nous avons confiance dans nos chiffres, car ils sont réactualisés à la lumière des retours d'expérience et en fonction de l'avancement physique des chantiers ; en outre, nous disposons en interne d'un centre d'ingénierie qui conduit des études sur le sujet, notamment à partir d'une analyse des opérations similaires menées à l'étranger, et nous comparons constamment le taux d'avancement physique des chantiers et le taux de consommation des provisions. Enfin, tout se fait sous le contrôle de nos commissaires aux comptes.