Après avoir visité hier l'usine de retraitement de La Hague et le chantier de l'EPR à Flamanville, nous examinons aujourd'hui un aspect particulier des charges futures de la filière nucléaire : la gestion des déchets de haute activité. Nous nous intéressons notamment au projet de Centre industriel de stockage géologique (Cigéo). Vous passez parfois, monsieur le directeur général, pour le « Monsieur Plus » en matière d'annonces relatives au chiffrage des coûts. Quoi qu'il en soit, compte tenu de votre expertise et de celle de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), il est important que vous transmettiez le maximum d'informations sur ce sujet à notre commission d'enquête, pour qu'elle puisse mener ses travaux à bonne fin.
Ce matin, j'ai demandé à l'administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) si les moyens actuels de stockage en surface – dont nous avons eu un aperçu à La Hague – ne pourraient pas suffire pour les cent ans qui viennent, et s'il était en fin de compte nécessaire de développer le stockage géologique et d'investir massivement dans le projet Cigéo. Il m'a fait une réponse assez vive. Quel est votre avis sur ce point ?
La gestion des déchets constitue un enjeu de sûreté essentiel : il convient de protéger non seulement la population actuelle, mais aussi les générations futures, des conséquences du mode de production d'énergie que nous utilisons. À cet égard, il serait utile que vous précisiez la distinction entre contamination et irradiation.
Fournissant une expertise indépendante et un appui technique aux pouvoirs publics et à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), que nous allons auditionner séparément, l'IRSN a étudié les différentes options en matière de gestion des déchets. Elles sont aujourd'hui connues, mais l'appréciation de leurs coûts respectifs évolue en permanence, presque d'un mois sur l'autre. Cela signifie-t-il que l'on s'est trompé dans les évaluations ? Ou bien dans le cahier des charges ? Ou est-ce parce que l'on ajoute au fil du temps de nouvelles tâches à réaliser ? En tous les cas, le chiffrage semble loin d'être stabilisé. Quelle est votre analyse de la question ?
Conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, je vous demande de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.