Intervention de Jacques Repussard

Réunion du 2 avril 2014 à 14h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Jacques Repussard, directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire :

En effet.

Pour ce qui est des autres industries, elles n'ont le plus souvent jamais provisionné pour la gestion de leurs déchets. Ainsi de l'industrie du carbone, qui a rejeté ses effluents dans l'atmosphère et est en partie responsable du réchauffement climatique. La filière nucléaire est finalement l'une des seules à qui l'on a imposé de confiner ses déchets et qui a su le faire. De ce fait, ils sont entreposés dans un petit nombre d'endroits bien déterminés et connus de la société. Jusque-là, l'humanité avait l'habitude de déverser ses déchets dans les fleuves, les mers, le sol ou l'atmosphère, sans plus s'en soucier. L'industrie nucléaire a fait de même à ses débuts, mais, depuis cinquante ans, la gestion des déchets radioactifs est très encadrée, en tout cas en France et dans les autres pays industrialisés. Dès lors, nous sommes confrontés à une difficulté nouvelle, notre société manquant de références : quels principes faire prévaloir ? Que faire de ces déchets ? Qui doit payer ?

S'agissant de l'inventaire, les représentants d'AREVA ont raison : le coût du stockage des combustibles usés n'est pas très différent de celui du retraitement. Celui-ci n'aurait pas d'intérêt s'il s'agissait simplement de stocker les déchets. Et il ne serait pas rentable si nous n'avions pas l'ambition de développer une autre filière nucléaire.

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