Je vous remercie de nous avoir conviés à vos travaux. Nous espérons répondre à vos interrogations et lever certaines incompréhensions quant au rôle et aux missions respectives des CLI et de l'ANCCLI.
L'ANCCLI fédère les 38 CLI qui existent sur le territoire national autour d'un site nucléaire. Créées par une circulaire du Premier ministre, dite circulaire Mauroy, en 1981, les CLI ont été institutionnalisées par la loi du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire. Un décret du 12 mars 2008 a précisé leur organisation ainsi que leur fonctionnement et prévu qu'elles devaient se fédérer. Cette loi et ce décret ont conforté la fédération nationale, qui s'était constituée en 2000.
Il est vrai, monsieur le président, qu'en 2000, l'ANCCLI constituait plutôt un « club » des présidents de CLI. Sur la vingtaine de commissions qui existaient alors, dix avaient considéré que les problèmes génériques qu'elles rencontraient dans leur fonctionnement justifiaient de se doter d'une organisation plus structurée. C'est ainsi qu'a été créée une association loi de 1901 militant pour qu'autour de chaque centrale nucléaire, non seulement une CLI soit effectivement mise en place par arrêté du président du conseil général, comme il était prévu, mais qu'elle dispose d'authentiques moyens de fonctionnement – à l'époque, comme aujourd'hui encore d'ailleurs, toutes fonctionnaient exclusivement avec des bénévoles. Nous n'avons également cessé de demander aux gouvernements successifs que la loi reconnaisse leur existence institutionnelle, ce à quoi nous sommes parvenus, à la satisfaction de toutes les parties. Nous avons aussi défendu, non sans difficulté mais avec succès, la diversité de la représentation au sein des CLI – pro- et anti-nucléaires, élus, représentants des salariés, experts et personnalités qualifiées, représentants du monde économique….
Nous avons décidé à l'ANCCLI que prévaudrait au sein de l'association le principe « un homme une voix ». Comme les commissions locales, l'Association nationale est composée de quatre collèges, comptant chacun huit membres : un collège des élus, choisis par les CLI ; un collège des associations de défense de l'environnement, regroupant pro- et anti-nucléaires ; un collège des organisations syndicales des salariés des centrales – à l'exclusion de ceux des sous-traitants – et un collège de personnalités qualifiées.
Dans leur diversité, les 32 membres de l'ANCCLI ont toujours réussi à parler d'une seule et même voix. Toutes les orientations préconisées par l'Association depuis 2005 l'ont été à l'unanimité. Jean-Paul Lacote ici présent est bien connu pour ses positions anti-nucléaires. Pour ma part, je n'appartiens à aucun mouvement. J'ai été pendant 34 ans élu politique, comme Florion Guillaud. Quelles que puissent être parfois nos divergences, nous nous accordons toujours sur le rôle et la mission principale, unique même, des CLI et de l'ANCCLI, qui est de tout faire pour garantir la sûreté et la sécurité nucléaires.