Notre commission s'intéresse à l'ensemble de la filière nucléaire, de l'extraction de l'uranium jusqu'au démantèlement des centrales et au traitement des déchets. Aujourd'hui, le président l'a dit, nous traitons de la fermeture des centrales, sujet d'actualité puisque est évoquée et préparée la fermeture de celle de Fessenheim.
Aux premières loges sur le terrain, comment voyez-vous la fermeture d'une centrale ? Comment la préparer et l'accompagner pour qu'elle s'effectue du mieux possible et ne soit pas vécue comme un drame ? Les CLI ont-elles d'ores et déjà engagé une réflexion collective sur le sujet ? Si oui, quels en sont les premiers éléments ?
Assurez-vous un suivi des opérations de fermeture en cours – je pense à celles des réacteurs graphite-gaz, ou encore des centrales de Brennilis et Creys-Malville ? Si oui, quel est votre retour d'expérience ? Quels éléments n'auraient pas été suffisamment pris en compte lors de ces arrêts et démantèlements ? La sûreté, capitale pendant l'exploitation d'une centrale, ne l'est pas moins ensuite puisque le risque ne disparaît pas avec la simple fermeture. Il est donc légitime que les CLI s'intéressent aussi au démantèlement.
Une autre préoccupation, dont je ne sais si elle relève ou non de votre compétence, est l'impact d'une fermeture d'une installation nucléaire sur le tissu économique local. Comment, à votre avis, devrait-elle être anticipée sous cet angle ? Quid de la poursuite de leur activité professionnelle pour les salariés de l'exploitant ? Quid des sous-traitants, pour lesquels l'incidence de la fermeture peut varier selon qu'ils travaillent ou non pour d'autres sites, proches ou non ? Quid des emplois indirects ? En bref, comment faire pour limiter au maximum les inconvénients économiques et sociaux d'une telle décision ?
Quel peut être le rôle particulier de l'ANCCLI, ne serait-ce que sous forme de sensibilisation aux problèmes posés, dans la phase d'accompagnement de l'avant-fermeture et de l'après-fermeture d'une centrale, de façon que cette opération, qui de toute façon interviendra nécessairement un jour, se déroule de la façon la plus fluide possible ?
Dernière question : seuls les salariés d'EDF sont représentés dans les CLI et à l'ANCCLI. Est-ce délibérément que les sous-traitants ont été exclus ? Est-ce parce qu'il aurait été difficile d'assurer leur représentation ? A-t-on essayé de les associer ? Il paraîtrait légitime qu'ils puissent faire part de leurs difficultés propres.