Intervention de Florion Guillaud

Réunion du 26 mars 2014 à 15h30
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Florion Guillaud, trésorier de l'ANCCLI et membre de la CLI du Blayais :

Je ne m'exprime pas ici au nom de la CLI dont je suis membre ni de l'ANCCLI. Je vous donne seulement le sentiment d'un élu d'un territoire sur lequel se trouve une centrale. La centrale du Blayais rapporte environ 20 millions d'euros par an aux collectivités concernées, ce qui est colossal. La communauté de communes où elle est implantée, qui ne compte que 12 500 habitants, perçoit une redevance importante. Pour présider une association d'insertion sur ce territoire, je sais aussi le poids de la centrale en matière d'emploi. Je puis vous dire qu'aucun élu local, hormis ceux qui ont fait en la matière un choix politique radical, ne sera jamais favorable au démantèlement de la centrale. C'est donc à un autre échelon qu'il faut rechercher des personnes disposées à aborder sereinement le sujet.

La CLI, dont la mission unique porte sur la sûreté et la transparence, pourrait a priori considérer que le démantèlement ne la concerne pas. Cette position n'est pas tenable, toutefois. En effet, le démantèlement aura un coût – je ne cite aucun montant car aucun de ceux qui circulent actuellement n'est avéré. Qui assumera ce coût ? L'industriel, dit-on. Soit, mais à la lecture de son bilan, tâche ingrate à laquelle je me suis livré, on s'aperçoit qu'EDF n'aurait pas les moyens de fermer simultanément plusieurs centrales. Au vu des provisions et du résultat net de l'entreprise, et à condition encore que l'État n'ait pas besoin qu'elle lui verse de dividendes, l'entreprise a assurément les moyens de fermer une centrale, peut-être deux, mais pas davantage.

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