Intervention de Philippe Bies

Réunion du 6 mai 2014 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Bies :

Je suis élu dans une région, l'Alsace, qui, peut-être plus que d'autres, est concernée à court terme par la transition énergétique, en raison de la fermeture programmée – et d'ailleurs souhaitée par de nombreux Alsaciens, élus et citoyens – de la centrale nucléaire de Fessenheim.

En matière de nucléaire, le débat est souvent difficile, voire irrationnel. Votre témoignage montre qu'il est urgent de restaurer un climat de confiance entre les citoyens, les experts, les maîtres d'ouvrage et les pouvoirs publics, faute de quoi nous nous heurterons à des blocages.

Sans me prononcer sur l'opportunité du stockage géologique, il me semble qu'une certaine opacité est de tradition dans le secteur de l'industrie nucléaire, ce qui peut aussi expliquer les difficultés rencontrées pour débattre sereinement de ce sujet. Le projet Cigéo souffre en outre d'incertitudes spécifiques : garanties insuffisantes en matière de sûreté ; coût difficile à évaluer, variant selon les estimations entre 13,5 milliards et 36 milliards d'euros ; et surtout, nécessité de rendre l'installation adaptable aux différents scénarios que pourrait suivre la politique énergétique de la France, laquelle n'est aujourd'hui pas encore définie.

C'est pourquoi je vous poserai deux questions relativement simples. Tout d'abord, jugez-vous opportun de revoir le calendrier du projet ? Aujourd'hui, il est prévu une mise en service en 2025, pour des travaux débutant en 2019 après quatre années d'études : le lancement est donc presque imminent. Ensuite, êtes-vous prêt à relancer un nouveau débat à l'issue du vote de la loi sur la transition énergétique, afin que ses dispositions soient prises en compte dans le projet Cigéo ?

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