e suis dans une situation similaire. Mes enfants de quatre et six ans sont battus par leur père, qui a été condamné à six mois de prison avec sursis pour violences conjugales.
À l'origine, ils voyaient leur père dans un lieu médiatisé. Après un avis favorable du psychologue, convaincu que les réticences de mon fils envers son père n'étaient que la projection de mes propres angoisses, la cour d'appel de Paris a accordé à mon ex-conjoint un droit de visite élargi, autant dire une quasi-garde alternée.
Lorsque mes enfants me disent aujourd'hui que leur père les bat, je leur réponds que je ne peux rien faire, et ce malgré une condamnation pénale, un signalement fait par la crèche pour enlèvement d'enfant, deux signalements faits par l'école et des attestations du pédiatre ayant constaté les coups.
J'ai fait un référé en urgence en novembre. Nous avons été convoqués il y a un mois seulement : le père n'était pas à l'audience ; il était parti à l'étranger avec les enfants.
L'ultime audience, devant le juge des enfants, s'est soldée par un non-lieu, le juge m'ayant expliqué que ce n'était pas parce que mon mari me frappait qu'il frappait aussi mes enfants et que je devais arrêter de jouer les victimes ! Il a estimé se trouver devant une banale situation de conflit parental et a conclu qu'en cas de désaccord persistant entre moi et mon ex-conjoint, il procéderait au placement des enfants.
Le père fait appel de toutes les décisions. J'en ai pour quinze mille euros de frais d'avocat et suis asphyxiée financièrement. D'autant que j'ai pu conserver le domicile conjugal, mais à titre payant, ce qui fait de moi la locataire de mon agresseur.
En lisant la proposition de loi, je suis tombée à la renverse : l'autorité parentale n'est qu'un moyen supplémentaire donné aux agresseurs pour agresser les femmes.