Intervention de François Moisan

Réunion du 17 avril 2014 à 14h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

François Moisan, directeur exécutif scientifique Recherche et International de l'ADEME :

L'évaluation macroéconomique tient compte des financements nécessaires pour parvenir à la transition énergétique. En revanche, nous n'avons pas détaillé les mécanismes qui devront être mis en place pour déclencher les investissements. Cela ne relève pas de la compétence de l'ADEME. Nous savons que la rénovation représente un coût de 20 000 à 30 000 euros par maison, qui est très important pour les ménages non solvables, alors que les dispositifs actuels s'adressent à des ménages avec un certain niveau de revenu. L'ADEME essaie de contribuer à la réussite du plan de rénovation des logements et travaille avec d'autres acteurs sur les mécanismes de financement et d'incitation.

Quant aux gaz de schiste, notre scénario ne s'intéresse pas à la provenance du gaz. Le réseau de gaz se décarbonise à l'horizon 2030 et beaucoup plus à l'horizon 2050 : à cette échéance, 47 % du gaz est d'origine renouvelable, notamment du biogaz ou de la méthanation – nous ne sommes pas les seuls à parier sur une forte pénétration du biogaz puisque les projections de GDRF retiennent également cette option. En revanche, nous n'avons pas différencié gaz naturel ou gaz de schiste. L'exercice consiste pour nous à décarboniser le mix énergétique par la réduction de la demande et le recours à des énergies moins carbonées. Or, nous ne disposons pas à ce jour de bilan carbone de l'exploitation des gaz de schiste en comparaison du gaz naturel.

Notre scénario reprend, pour l'importation ou l'exportation d'énergie électrique variable, les capacités d'interconnexions sur lesquelles s'appuie RTE. Il est souhaitable d'augmenter ces capacités afin de valoriser l'ensemble des productions au niveau européen. Mais nous n'avons pas émis d'hypothèses dépassant ces capacités, qui ne sont pas nécessairement liées à des frontières politiques mais plutôt à des frontières géographiques et physiques de capacité du réseau. En 2030, il n'y a pas de contrainte sur le volume de production d'électricité variable. Nous collaborons avec notre homologue allemand, DENA (Deustche Energie-Agentur), pour étudier ce sujet de l'échange de production électrique variable.

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