Intervention de Nathalie Alazard

Réunion du 17 avril 2014 à 14h00
Commission d'enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d'exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l'électricité nucléaire

Nathalie Alazard, membre du groupe programmatique prospective énergétique de l'ANCRE :

Comme Jacques Bittoun l'a dit, nous avons travaillé sur des scénarios très contrastés. Notre objectif n'était pas de trouver le scénario optimal.

Les experts se sont d'abord intéressés à la demande en faisant appel aux groupes programmatiques de l'ANCRE qui travaillent sur les technologies liées à la demande par secteur – bâtiment, transport, industrie. Ils ont analysé les évolutions de ces secteurs sur la base d'hypothèses moyennes de croissance économique et démographique communes. Comme l'ADEME, nous avons retenu le chiffre de 1,7 % pour la croissance du PIB – très discutable, j'en conviens – et de 73 millions d'habitants à l'horizon 2050.

Ensuite, les experts ont évalué les gains possibles grâce à des efforts de sobriété et d'efficacité énergétique, soutenus par les performances des technologies. Ils se sont interrogés sur ce qu'on pouvait attendre du progrès technique selon le degré de maturité des différentes technologies.

Puis, le travail s'est porté sur l'offre d'énergie nécessaire pour répondre à la demande en favorisant au maximum les énergies renouvelables et en recherchant des gains de performance pour ces dernières.

À l'issue de ces études, le groupe de travail qui coordonnait l'ensemble des scénarios a évalué si les objectifs fixés – « facteur 4 » et 50 % de nucléaire – pouvaient être atteints et, selon les résultats, revoyaient les hypothèses avec les différents groupes programmatiques afin d'être au plus près de l'objectif.

Malgré le caractère très volontariste des scénarios en termes de changements techniques et de modification des comportements, nous avons néanmoins veillé à vérifier leur cohérence et leur réalisme, quant au rythme notamment. Le constat est néanmoins celui d'une accélération des rythmes dans tous les domaines.

Le premier scénario – sobriété renforcée – repose sur une décarbonisation du mix électrique qui passe par une efficacité énergétique poussée, une sobriété énergétique renforcée, donc une modification des comportements de consommation d'énergie et un développement des énergies renouvelables.

Illustration de ce scénario, dans le secteur résidentiel tertiaire, un effort très important de rénovation du parc est accompli : le rythme est multiplié par quatre par rapport au rythme actuel et les rénovations sont profondes de manière à dégager un gain de 70 % d'énergie.

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