Je n'ai pas découvert les différents scénarios puisqu'ils ont été présentés dans le cadre du débat national sur la transition énergétique. Ils ont le mérite de faire des projections et d'analyser les moyens d'atteindre les différents objectifs fixés, qui devraient trouver une traduction dans la loi sur la transition énergétique : la division par quatre des émissions de gaz à effet de serre – alors que le dernier rapport du GIEC dresse un constat alarmant, personne ne peut plus en nier la nécessité – et le passage à 50 % de nucléaire en 2025, auquel j'ajoute l'objectif fixé par le Président de la République lors de la conférence environnementale d'une division par deux de la consommation énergétique à l'horizon 2050. Cet objectif est atteint par le scénario de l'ADEME – 48 % – et dans une moindre mesure par le scénario sur la sobriété de l'ANCRE – 41 %.
La comparaison entre vos études est rendue difficile par le fait que les horizons sont différents, l'ADEME privilégiant 2030 et l'ANCRE 2050, ce qui n'est pas sans conséquence au regard des évolutions technologiques. On peut en effet se permettre à l'horizon 2050 des ruptures technologiques beaucoup plus importantes.
Pouvez-vous confirmer que le choix d'une hypothèse de croissance du PIB de 1,7 % rend plus difficile la réalisation des objectifs ? En d'autres termes, une croissance plus faible faciliterait celle-ci ? Une croissance économique plus faible rend d'autant plus nécessaire le développement d'activités économiques créatrices d'emplois. Or l'ADEME a démontré les effets positifs de la transition énergétique en termes d'emplois tandis que l'ANCRE ne se prononce pas clairement, faute de temps semble-t-il. Cela renforce la nécessité de s'engager dans la transition énergétique.