Les chiffres de 450 milliards et 120 milliards d'euros correspondent respectivement aux coûts médians d'un accident majeur et d'un accident grave.
Nos travaux, toutefois, n'avaient pas pour objectif de fixer des coûts, par définition très aléatoires, mais d'expertiser les approches ayant cours, dans le monde, sur le paramètre coût-bénéfice. Notre but, en d'autres termes, est d'éclairer les décideurs publics sur les composantes du coût – celui-ci déterminant les réflexions sur le calcul des indemnisations, les assurances et les pratiques de l'industrie –, afin de leur permettre d'en tenir compte, étant entendu que les chiffres peuvent grandement varier en fonction des décisions : le coût ne résulte pas seulement de l'accident lui-même, mais aussi de la façon dont celui-ci est géré par les nombreux acteurs. Le sens de notre rapport n'est évidemment pas de procéder à un chiffrage au centime près, mais de mettre en évidence des paramètres sur lesquels il est possible d'agir, notamment dans le cadre des politiques de prévention. M. Ayrault a autorisé la publication d'un nouveau plan de gestion des risques nucléaires, relayant ainsi la décision de M. Fillon après l'accident de Fukushima. Ce plan présente des pistes d'action dont certaines font écho à notre rapport, en particulier sur le problème de la continuité de l'activité économique au regard du droit de retrait des travailleurs : l'impact serait d'autant plus lourd qu'il n'a pas été mesuré à l'avance.