Les crédits propres à la simulation figurent dans la subvention de la direction des applications militaires du CEA et non dans les 250 millions d'euros de crédits d'études amont du programme 144 consacrés à la dissuasion. Environ 25 millions d'euros provenant de ce programme ont toutefois été utilisés, à la fin de l'année 2013, pour soutenir l'effort consenti par Bull en matière de supercalculateur, effort qui concerne l'industrie française bien au-delà du secteur nucléaire militaire.
Grâce à notre excellente maîtrise, nous abordons avec une grande confiance les problèmes de simulation tant dans le domaine du laser que de celui de la radiographie. À la différence des États-Unis, nous avons poursuivi la production de têtes nucléaires après les derniers essais effectués en 1996, ce qui nous permet aujourd'hui de réagir aussi en industriels, et pas uniquement en physiciens. Cette démarche cohérente assure la crédibilité de notre dissuasion.
La simulation demande des moyens de calcul de plus en plus puissants. Nous sommes passés du supercalculateur TERA 10 au TERA 100, en attendant le TERA 1000 et à terme l'exaflops. Cependant, si l'on reste à la technologie actuelle, les besoins en énergie et en refroidissement toujours croissants risquent de nous conduire à une impasse en 2022 ou 2025 : il faudrait alors construire un ou plusieurs EPR autour d'un supercalculateur pour l'alimenter en énergie et le refroidir... Le CEA (à la fois les branches civile et militaire) et nous-mêmes travaillons sur ce sujet car, demain, nous devrons pouvoir disposer d'outils de calcul sans qu'il soit nécessaire d'acheter 1,5 gigawatt ou plus à AREVA ou à EDF pour les faire fonctionner. L'une des pistes étudiées nous conduirait à ré-internaliser en Europe certains savoir-faire dans le secteur des processeurs de base. La France a une carte technologique certaine à jouer, qui contribuera à la dissuasion mais aussi à la santé de toute son industrie.