Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 13 mai 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Enlèvement de jeunes filles au nigéria

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, de la ville, de la jeunesse et des sports :

Madame la députée, ce que nous montrent ces enlèvements abjects de jeunes filles au Nigéria, c’est que, dans de nombreuses zones du monde, les femmes et les filles continuent d’être systématiquement prises pour cibles, niées dans leurs droits les plus fondamentaux, et en particulier celui à l’éducation, victimes de la traite, de l’exploitation, de l’esclavage à grande échelle.

J’entends trop souvent parler de « mariage forcé » pour décrire ce rapt barbare ; mais, quand on enlève des enfants pour les forcer à se marier avec des adultes, on les réduit à l’esclavage sexuel et on provoque des viols en série sur des mineures. Ces actes sont constitutifs de crimes contre l’humanité ; je crois qu’il nous faut employer les mots qui correspondent à la réalité.

La France, vous le savez, a apporté tout son soutien au Nigéria, en particulier dans le domaine du renseignement, et vous connaissez l’efficacité de nos services en la matière. Elle a envoyé dès la semaine dernière une équipe spécialisée pour assister les autorités nigérianes dans leurs efforts pour libérer ces jeunes filles.

Au-delà du Nigéria, au-delà de la France, c’est la communauté internationale tout entière qui a un devoir de protection envers ces jeunes filles et qui est interpellée. Vendredi dernier, le Conseil de sécurité s’est exprimé sans réserves pour condamner ces actes. Lundi, les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne ont clairement exprimé leur engagement à renforcer la lutte contre Boko Haram et à soutenir les sanctions. Nous sommes en train de mettre en place une coordination avec tous les pays de la région pour agir avec la plus grande efficacité, et c’est l’enjeu de la réunion que le Président de la République a souhaité organiser, à la demande du président du Nigeria, ce samedi 17 mai à l’Élysée, avec les chefs d’État des pays frontaliers du Nigeria et des représentants des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union européenne. Cette réunion permettra de bâtir des stratégies régionales pour lutter contre le terrorisme de Boko Haram et renforcer nos échanges de renseignement et de sécurisation de cet espace. Ces crimes ne demeureront pas impunis.

1 commentaire :

Le 14/05/2014 à 17:07, laïc a dit :

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Certaines d'entre elles ont été également converties de force à l'islam : les députés ne pourraient-ils pas sortir de leur réserve habituelle pour s'indigner contre ces conversions sauvages qui n'engagent évidemment pas ces pseudo-converties, dont la sincérité de leur engagement dans l'islam dans ces conditions est évidemment inexistante. Ces conversions devraient également être dénoncées par les instances représentatives musulmanes de France, à moins qu'elles ne les approuvent ??

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