Monsieur le Premier ministre, vous vous êtes engagé résolument, avec le Président de la République, sur une réforme territoriale ambitieuse donnant aux régions des moyens d’action s’approchant des standards européens. L’Europe des régions, c’est dès maintenant qu’elle se construit.
Fidèles à nos principes de décentralisation différenciée, nous ne pouvons toutefois accepter que cette réforme territoriale soit sous-tendue par une logique purement comptable de réduction des dépenses et de division par deux du nombre de régions. Les périmètres des régions ne sauraient être définis dans un bureau parisien, par des technocrates, sur des critères INSEE. Ce qui fait sens ce n’est pas tant le poids démographique et la taille géographique d’un territoire que le sentiment d’appartenance de la population qui y vit ; en témoignent les États ou régions autonomes de l’Union européenne dont la superficie ou le nombre d’habitants sont bien plus faibles que ceux d’une Bretagne à cinq départements. Plus personne d’ailleurs n’imagine aujourd’hui créer une région PACA-Corse, et ce serait une grave erreur que de vouloir la dissolution de la Bretagne, de l’Alsace ou de la Picardie