Intervention de Hubert François

Réunion du 7 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Hubert François, président-directeur général des Salins du Midi :

Il faut distinguer l'innovation dans l'alimentaire de l'innovation dans l'agroalimentaire, qui ne touche pas les mêmes entreprises.

La création de produits nouveaux est plutôt difficile ; même Apple avec les nouveaux i-pad ne fait qu'améliorer le produit « ordinateur personnel » qui existe depuis longtemps. Le secteur alimentaire connaît le même fonctionnement, à la différence qu'il est confronté à un handicap majeur qui est celui de l'étiquetage, puisqu'il rend public les « secrets » d'innovation du produit. La nécessité de transparence dans le secteur alimentaire amplifie la concurrence, notamment des pays étrangers, qui copient nos produits. L'innovation technologique peut être protégée et elle ne s'accompagne pas d'un étiquetage obligatoire, à la différence de l'innovation en matière alimentaire. Nous sommes très favorables à la transparence mais celle-ci peut nuire à l'émergence de réelles innovations permettant de devenir un champion mondial sur un produit.

Vous avez soulevé le sujet des marques de distributeurs. Ce sont, ni plus ni moins, des copiages de produits déjà existants, déjà innovés. L'effort d'innovation dans notre métier est permanent mais ce sont des innovations de courte durée car elles sont rapidement copiées. Il faudra donc se donner les moyens de protéger l'innovation. Protéger l'innovation, c'est le meilleur moyen de la favoriser. Le problème pour l'agroalimentaire est que nos innovations sont des recettes qui sont plus difficiles à protéger. Notre secteur compte de grands domaines de recherche publique, nombre également d'établissements d'enseignements supérieurs ou de grands chercheurs qui pourraient bien plus se mettre aux côtés des entreprises. Mais ces établissements de recherche sont dans un malaise qui remonte à presque vingt ans. Il faut donc impérativement que les entreprises réussissent à entraîner, dans une dynamique internationale, ces établissements pour profiter de leurs connaissances fondamentales. Ce sujet méritait d'être évoqué.

Je veux enfin saluer la réussite du crédit impôt recherche. Aujourd'hui, une innovation dans l'industrie alimentaire se caractérise par un nouveau produit qui nécessite la mise au point d'une nouvelle ligne de production voire d'une nouvelle usine. Se pose alors la question du sous-investissement dans notre secteur, qui est un sujet à regarder de plus près au travers d'instruments comme le CIR.

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