Les choix courageux qu'il propose et qui engagent l'avenir, je veux simplement vous dire, monsieur le ministre, que le groupe socialiste les soutient pleinement. C'est là l'acte premier du redressement dans la justice des comptes publics sur lequel s'est engagé le Président de la République, dans l'attente de l'acte deux, c'est-à-dire du projet de loi de finances pour 2013, qui engagera – je vous fais confiance pour le faire, monsieur le ministre – la nécessaire réorientation en profondeur des dépenses publiques, corollaire de leur maîtrise dans la durée, ainsi que la réforme fiscale qui, avec une croissance retrouvée grâce au pacte de croissance en Europe, seront les piliers du retour à l'équilibre des finances publiques en 2017 – une première depuis 35 ans !
J'entends certains de nos collègues de l'ancienne majorité nous inviter à poursuivre des politiques qui ont échoué et ont été sanctionnées par les Français – voire, pour certains d'entre eux, nous intimer de faire en deux mois ce qu'ils n'ont pas su faire en dix ans ! Je leur suggère de faire preuve, devant la situation où ils ont laissé nos finances publiques, de davantage d'humilité et de modestie, à défaut d'avoir su faire preuve, depuis dix ans, de lucidité et de responsabilité !
Cette situation des finances publiques, nous la connaissions dès avant l'élection présidentielle, il suffisait pour cela de lire avec attention – et non avec une trop grande sélectivité, comme vous le faites trop souvent, monsieur le président de la commission des finances – les rapports de la Cour des comptes, en particulier le Rapport public 2011 qui, dès janvier dernier, dénonçait les impasses en recettes et dépenses sciemment inscrites dans la loi de finances pour 2012.
Deux chiffres résument à eux seuls cette situation et les échecs successifs rencontrés depuis dix ans par l'ancienne majorité. Le premier est celui de la dette, qui a augmenté de 800 milliards d'euros depuis 2002 et de 22 points de PIB depuis 2007, pour s'approcher, à la fin de cette année, des 90 points de PIB, dangereux seuil d'emballement de la dette qui pourrait nous priver de toute marge de manoeuvre budgétaire. Le second chiffre, qui explique l'essentiel du premier, est celui du déficit structurel – pour faciliter les comparaisons internationales, je ferai référence aux chiffres de la Commission européenne, selon laquelle le déficit de la France est passé de 3,6 points de PIB en 2002 à 4,1 points en 2011. Cela signifie qu'en dix ans, non seulement la majorité sortante n'a pas engagé le redressement des finances publiques…