Je viens de comprendre, en vous écoutant les uns et les autres, la raison de cet article 11 et des suivants. Vous faites un constat : nous sommes aujourd’hui tous confrontés, au niveau national comme dans nos circonscriptions, aux désastres que crée le chômage de masse sur nos territoires. C’est une réalité. Vous avez donc calculé les pertes d’emploi suite à la disparition d’entreprises, et vous avez parallèlement la volonté de créer un droit à l’information préalable. En mixant les deux, vous pensez faire revenir dans l’emploi des salariés qui en ont été privés à la suite de disparitions d’entreprise. Le calcul pourrait être louable, sauf que, dans l’économie, la vraie vie, cela ne se passe pas comme ça ! Prendre des chiffres et les associer ainsi, pour régler le problème du chômage, c’est un leurre, parce que nous sommes dans le champ concurrentiel.
Le droit à l’information préalable, d’accord, mais vous ne me direz pas que vous n’avez pas déjà rencontré dans vos permanences des salariés qui ont repris l’entreprise dans laquelle ils travaillaient. Quand cela se passe bien, tout le monde est content, mais quand cela se passe mal, comment essayez-vous d’aider et d’accompagner ces gens qui ont tout perdu et se trouvent dans une situation de désespérance pire encore qu’avant la reprise ? Vous occultez ce point. Avec des chiffres, on fait ce qu’on veut ; la vraie vie, ce n’est pas ça.