Je vais m'efforcer de vous répondre de la manière la plus complète possible en défendant à nouveau ce projet enthousiasmant, dont j'ai déjà longuement parlé avec M. François-Michel Lambert.
Le calcul de M. Jean-Yves Caullet est éloquent. Un camion toutes les 12 secondes : on imagine les conséquences sur les habitants de la vallée en termes de pollution sonore, de pollution de l'air et de risques d'accidents.
M. Martial Saddier a rappelé à juste titre que le Lyon-Turin est un projet européen. C'est en effet l'un des principaux projets d'infrastructure de l'Union européenne. Il doit apporter une véritable valeur ajoutée à l'Europe, car il correspond à un axe important parmi les « corridors européens » : le corridor méditerranéen, qui relie l'Espagne à l'Ukraine. Voilà pourquoi l'Union y est si favorable.
Messieurs Stéphane Demilly et Yves Albarello, si l'Union européenne finance la partie transfrontalière, elle devrait apporter – sa représentante semblait hier très sûre d'elle sur ce point – 3,4 milliards d'euros, dont la France aurait bien tort de se priver, d'autant qu'ils ne pourront être utilisés à une autre fin. L'Europe a déjà beaucoup investi dans le projet en finançant la moitié des 850 millions d'euros nécessaire à la conduite des études, qui ont nécessité le recours à ce que l'on appelle des descenderies. En droit international, chacun finance en principe ce qui est fait sur son territoire ; toutefois, la dépense étant beaucoup plus élevée pour la France que pour l'Italie, une nouvelle clé de répartition nettement plus équitable a été arrêtée : en ce qui concerne le tunnel, pourtant bien plus long sur le territoire français, l'Italie financera 60 % des dépenses et la France 40 %. Voilà qui répond également à M. Chevrollier. Tel est l'objet de l'accord dont il nous est proposé d'autoriser la ratification.
Il n'est pas tout à fait juste de parler de 26 milliards d'euros : ce chiffre fait pour effrayer entretient une certaine confusion, car il englobe le coût pour la France et pour l'Italie. En réalité, la France aurait environ 10 milliards à financer, dont 400 millions pour le contournement ferroviaire de Lyon, qui sera réalisé de toute façon, et 7,5 milliards pour les accès, qui devront eux aussi être aménagés, avec ou sans tunnel.
M. Arnaud Leroy en a appelé à la confiance et à l'audace. Oui, ayons la même audace que les Français qui ont percé en 1871 le tunnel Mont-Cenis-Fréjus !
Madame Abeille, je suis très surprise de la position des Verts. Les Verts de Savoie et de toute la région concernée sont favorables au projet.