Intervention de Laure de La Raudière

Réunion du 14 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaure de La Raudière, rapporteure :

Nous allons maintenant vous présenter, de façon synthétique, les propositions que nous avons formulées. Certaines mériteraient d'ailleurs d'être précisées dans le cadre de missions d'information spécifiques. Comme Corinne Ehrel l'a mentionné, il est nécessaire de penser nos formations et notre éducation à l'ère du numérique. Selon le ministère du travail américain, 65 % des écoliers d'aujourd'hui pratiqueront, une fois diplômés, c'est-à-dire dans une vingtaine d'années des métiers qui n'ont même pas encore été inventés. C'est un véritable big bang pour l'école, les collèges les lycées, les universités. Bien sûr, cette transition a été prise en compte mais, selon moi, trop partiellement. Nous pensons qu'il faut aller plus loin et beaucoup plus vite. Nous suggérons d'éveiller les élèves de primaire au code informatique et à la programmation, sur le mode de l'éveil au dessin, à la musique, aux langues étrangères. Nous souhaitons que l'enseignement de l'informatique soit obligatoire au collège quitte, selon moi, à peut-être supprimer – osons le terme ! – certains autres enseignements moins prioritaires que l'informatique. Bien évidemment, la commission des affaires culturelles devrait se pencher sur cette question car nous sommes bien conscientes qu'un tel sujet ne relève pas de notre compétence. C'est pourquoi nous n'avons pas été aussi loin dans le rapport. Nous préconisons également la création d'un CAPES et d'une agrégation d'informatique. Chacun d'entre nous doit être surpris qu'un acteur privé comme Xavier Niel créé une école de développeurs, l'École 42. Mais s'il l'a fait, c'est parce que le secteur public n'a pas su former aux métiers du numérique. Il faut donc former des cohortes de data scientist, valoriser les licences professionnelles et revaloriser le doctorat pour former d'un côté des développeurs par exemple, et de l'autre ceux qui concevront l'économie numérique de demain. Nous pensons aussi qu'il serait utile, dans le respect de leur autonomie, d'inciter les universités à réserver dix pourcents des bourses attribuées dans le cadre des contrats doctoraux à des sujets de recherche relatifs au numérique. La recherche sur le numérique est en effet trop peu présente dans nos universités. Le travail de pédagogie que nous appelons de nos voeux doit également être mené à l'égard des universités. Nous pensons par ailleurs utile d'élargir le champ des activités reconnues par la formation professionnelle aux supports numériques, en particulier les MOOC, le e-learning et plus largement l'enseignement à distance. Nous encourageons enfin à ce que l'Assemblée nationale, le Sénat et le Gouvernement s'investissent davantage sur ces enjeux de formation.

Par ailleurs, il faut également assurer une diffusion de la culture du numérique au sein de notre société afin que chacun puisse comprendre les enjeux de cette nouvelle économie. Ce qu'il faut mettre en avant c'est la culture de la prise de risque et de l'entrepreneuriat, afin de permettre à la France de prendre des positions de leader dans ces nouvelles activités qui vont révolutionner l'ensemble des secteurs économiques. Cette meilleure diffusion doit être assurée dans les écoles, dans les médias, et auprès des décideurs. C'est ce que nous faisons aujourd'hui, et nous sommes convaincues que la parole politique doit s'emparer de la diffusion de cette culture.

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