Intervention de Corinne Erhel

Réunion du 14 mai 2014 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Erhel, rapporteure :

Il est aussi absolument nécessaire de consolider les filières de demain. De nombreuses filières ont été identifiées dans le cadre des « 34 plans de la France industrielle » ou de la Commission dite « Innovation 2030». Nous avons retenu trois secteurs qui nous semble importants : le cloud computing , c'est-à-dire le stockage des données, le big data c'est-à-dire le traitement de masses de données, et les objets connectés. Tous les pays se positionnent et mettent des moyens puissants sur ces secteurs d'avenir. En France, notre formation est reconnue et nous avons la chance d'avoir de très bons mathématiciens ainsi que des infrastructures performantes. En somme, nous avons la capacité de bâtir des pépites. Comme nous l'avons souvent entendu lors des différentes auditions et déplacements, les Français n'ont pas suffisamment confiance en eux. Nous formulons plusieurs propositions, par exemple sur le stockage des données : il s'agit d'assurer la sécurité en matière de localisation des données, alors que la presse s'est fait l'échos d'attaques à l'encontre d'opérateurs ou de grandes entreprises, et de sensibiliser les petites et moyennes entreprises comme les collectivités sur le stockage des données. La cyber sécurité est un enjeu essentiel et il faut traiter le plus en amont possible les risques de vulnérabilité des réseaux et des entreprises critiques et stratégiques. S'agissant de la commande publique, certains acteurs souhaiteraient que 30 % du montant des projets cloud computing confiés par le secteur public aux grands acteurs de l'informatique soient sous-traités à des TPE et des PME pour faire vivre l'écosystème.

Il est par ailleurs essentiel de renforcer l'action internationale de la France. La visibilité de la France commence à être assurée, notamment grâce à des initiatives comme la French Tech, portée par Fleur Pellerin, pour rassembler sous une même bannière l'ensemble des innovateurs, des PME des grands groupes. Cela nous permet notamment d'avancer unis à l'étranger lors de grands événements, alors que, contrairement aux acteurs allemands, nous avons tendance à agir de manière dispersée. J'ai eu l'occasion d'accompagner Fleur Pellerin au salon de Barcelone, en février dernier, j'ai pu constater la présence de nombreuses entreprises issues des territoires – Bretagne, Rhône-Alpes, Toulouse…

Par ailleurs, je sais que c'est un sujet qui tient au Président Brottes, il faut davantage miser sur le réseau des expatriés, à même de transmettre leur connaissance de notre pays et de valoriser l'image de la France. Partout où nous nous sommes rendues, nous avons eu des échanges très intéressants avec nos expatriés, qu'ils soient étudiants, entrepreneurs, chercheurs.

Enfin, c'est une évidence, le numérique abat les frontières. L'échelon le plus pertinent est donc celui de l'Union européenne. Nous ne pouvons pas légiférer uniquement pour notre pays mais il est indispensable d'adopter un regard européen sur ces questions et la France doit jouer un rôle moteur.

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