Avant tout, je dois remercier Henri Emmanuelli pour ses propos, d'autant que je n'aurais jamais osé aller aussi loin que lui.
Monsieur le préfet, pour avoir eu, à plusieurs reprises au cours de ma carrière, l'occasion de travailler avec vous, je peux apprécier votre volonté de servir l'État sans faire montre d'aucun esprit partisan. Je me souviens en particulier de l'adoption de la loi « montagne » et de la création de l'Association nationale des élus de la montagne, dont j'ai été le président : bien souvent, vous avez eu le courage de soutenir l'intérêt des communes concernées contre les responsables du gouvernement. Il en était de même lorsque vous avez travaillé au ministère des Départements et territoires d'outre-mer, lorsque vous étiez préfet de Corse ou directeur de la DATAR : il y a toujours eu, entre nous, un dialogue constructif au service de l'intérêt général.
En tant que maire d'une commune de la région parisienne, je suis préoccupé par la manière dont le Gouvernement se défausse sur les collectivités locales de ses responsabilités. La baisse de 11 milliards d'euros de leurs dotations va porter un coup très fort à leur fonctionnement comme à leurs capacités d'investissement. C'est un véritable transfert de fiscalité qui est ainsi organisé de façon brutale. Et dans la mesure où les collectivités assurent 70 % de l'investissement public, je ne suis pas sûr que l'on se rende bien compte des conséquences d'une telle politique.
Il convient donc de mieux accompagner les collectivités locales en mettant en place des dispositifs nouveaux pour les aider à faire face à ces difficultés. C'est d'autant plus nécessaire qu'il existe des tensions sur les liquidités. Peut-être faudrait-il mieux faire jouer les filiales. Êtes-vous prêt à inventer une nouvelle politique en ce domaine ?
Par ailleurs, allez-vous appliquer en priorité aux collectivités locales le principe d'adaptabilité que vous venez d'évoquer ?
En conclusion, je vois votre candidature d'une façon très positive, parce que vous avez toujours défendu l'intérêt général. Quand j'étais membre du Gouvernement, j'ai d'ailleurs pu à nouveau constater combien votre action était éloignée de la politique politicienne.