Chaque fois que le Président de la République nomme une personnalité à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, les mêmes reproches lui sont adressés : manque de légitimité, d'expérience ou d'indépendance. Or, non seulement M. Lemas peut se prévaloir de son expérience professionnelle, mais la Caisse des dépôts et consignations dispose d'une commission de surveillance dont la mission est justement d'orienter et de surveiller son action. La Caisse est un établissement indépendant, même si les gouvernements ont toujours la tentation de disposer de ses importantes ressources.
Je souhaite vous poser la question que je pose à chacun des directeurs généraux depuis une quinzaine d'années, au sujet de la Compagnie nationale du Rhône. La particularité de ce bel établissement, premier producteur d'électricité d'origine renouvelable en France, est de voir son capital partagé entre des collectivités territoriales, un investisseur privé, Electrabel – détenu par GDF-Suez –, et la Caisse des dépôts et consignations. Or, depuis plusieurs années, GDF-Suez souhaite s'approprier plus de parts pour obtenir la majorité absolue au sein de l'entreprise. Que pensez-vous du modèle économique fondé sur le partage de l'actionnariat entre des acteurs publics et privés ? Faut-il aller vers une privatisation totale ?