Certains collègues affirment que la réduction de la dotation aux collectivités locales va avoir des effets catastrophiques. Mais je me souviens que le programme de l'UMP proposait une réduction de 20 milliards d'euros. Une réduction de 11 milliards est donc un moindre mal.
Par ailleurs, je sais, en tant qu'élu local, qu'il était pratiquement impossible, il y a deux ou trois ans, de souscrire un emprunt pour financer l'action publique dans la plupart des petites communes et dans quelques grandes communes. De ce point de vue, les choses vont mieux, désormais, notamment parce que la Caisse des dépôts et consignations assume ses responsabilités.
Enfin, au nom de l'indépendance, on en vient à mettre en cause la légitimité d'une personne et même à lui demander quelle est son appartenance politique. Mais notre rôle, monsieur Goasguen, consiste à nous prononcer sur la valeur d'un homme et à évaluer sa capacité à mener les grandes opérations dans laquelle la Caisse est engagée, qu'il s'agisse du logement, de la transition énergétique – dont M. Lemas a d'ailleurs peu parlé –, des infrastructures, du tourisme.
Je suppose que Claude Goasguen a forgé sa conception de l'indépendance politique au moment de la nomination de M. François Pérol à la tête du groupe BPCE, ou de celle de M. Stéphane Richard à France Télécom, de M. Alexandre de Jugnac à Air France-KLM, de M. Luc Vigneron à Thalès ou de M. Henri Proglio à EDF... De même, peut-être s'est-il, à l'époque, posé des questions sur la nomination de certains magistrats ou préfets. Je suppose qu'il regrette aujourd'hui ces pratiques.
La seule question qui doit être posée à M. Lemas, c'est celle de sa capacité à piloter un opérateur certes indépendant, mais qui doit être au coeur de l'action publique. L'indépendance de la Caisse des dépôts ne peut en effet être revendiquée si elle doit avoir pour effet la perte d'un outil majeur de cette action.