Intervention de Jacques Myard

Réunion du 6 mai 2014 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Le drame de l'euro, c'est qu'on en a fait une fin en soi, en posant le dogme absurde que l'euro, c'est l'Europe. Or, une monnaie, c'est un instrument, rien de plus. Et s'il est mauvais, il faut en changer. Et l'euro est mauvais pour notre économie, c'est une évidence qui crève les yeux. Même l'avantage – bien maigre à côté des cohortes de chômeurs – prétendu selon lequel l'euro nous permettrait d'emprunter à bas coût est une absurdité. La faiblesse des taux d'intérêt résulte de la conjonction, observée partout, de liquidités surabondantes liées en particulier à une politique monétaire américaine qui a ouvert toutes les vannes, et de l'absence d'investissements à proportion dans l'économie réelle. Les inconvénients sont bien réels, et le moindre n'est pas la surévaluation spectaculaire de l'euro, qui d'ailleurs est impossible à résoudre dans la mesure où une baisse du change entraînerait très vite une accentuation de l'excédent commercial allemand… qui mènerait tout aussi rapidement à une réévaluation de l'euro. La seule solution serait de bâtir l'indispensable pilier d'une zone monétaire, une union de transfert dont ne veulent pas nos partenaires et qu'interdit en tout état de cause notre surendettement public. Même le fragile mécanisme d'assistance financière élaboré dans l'urgence est désormais menacé par la cour constitutionnelle allemande, qui ne tardera guère à s'arroger le droit de décider de la survie de la zone euro. Dans le vingtième siècle, n'oublions pas que près de cinquante monnaies uniques ont disparu.

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