Monsieur Gratchev, quel statut l'Occident – ce terme lui-même nous ramène à la Guerre froide – devrait-il conférer à la Russie après la chute de l'Union soviétique ? J'ai l'impression que les Occidentaux s'inscrivent toujours dans un rapport de force et veulent cantonner la Russie dans un rôle secondaire. Or, c'est un grand pays avec une grande histoire, et nous devons discuter avec lui sur un pied d'égalité. À la politique de la force, substituons la force de la politique !
Par ailleurs, monsieur Gordadzé, Poutine est le fils putatif de l'Occident : il a été mis en place par le président Eltsine, lui-même largement soutenu par les Occidentaux, notamment contre Gorbatchev. La Russie est déjà un pays capitaliste, et son économie, dominée par les oligarques, n'est pas sans rappeler le Far West. Difficile de faire plus libéral !
Vous avez été, monsieur Gratchev, conseiller de M. Gorbatchev, et vous avez joué un rôle très positif pendant la perestroïka qui, malheureusement, n'a pas été menée à son terme. Quel conseil donneriez-vous à M. Poutine pour sortir de la crise ?