Il faut y insister : Poutine s'appuie sur la religion, les services spéciaux et le nationalisme. Il se présente comme le défenseur des valeurs occidentales face à un Occident décadent – renversement curieux pour qui a connu la Guerre froide. L'interpellation de Poutine par Mme Conchita Wurst le soir de l'Eurovision est probablement le meilleur symbole de la nouvelle Guerre froide dont a parlé M. Gratchev : cette image résume le conflit de civilisation tel que le voit Poutine.
Par ailleurs, ceux qui mettent tous leurs espoirs dans le scrutin du 25 mai risquent d'être déçus : ce n'est pas avec Mme Tymochenko ou M. Porochenko que nous aurons demain une Ukraine stable et unifiée. Le scénario le plus probable est donc celui d'une poursuite du désordre. Nous aurons donc affaire à une Ukraine instable avec une Crimée annexée. Dans ce contexte, que va-t-il se passer dans les pays baltes ? Si la Russie s'arroge le droit d'intervenir et d'organiser des référendums là où vivent des russophones, la prochaine cible est l'Estonie. Or, on change là de monde : les pays baltes sont membres de l'Union européenne et de l'OTAN. Cela ne risque-t-il pas d'être le point de basculement vers une nouvelle Guerre froide ? Quel scénario prévoyez-vous à cet égard, monsieur Gratchev ?