Intervention de Jean-Jacques Guillet

Réunion du 15 mai 2014 à 10h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Guillet, rapporteur :

Quatrième clé pour réussir la transition énergétique : diversifier les approches pour susciter des changements de comportements. Il s'agit de faire répondre l'intérêt collectif aux intérêts particuliers, c'est-à-dire de faire en sorte que le citoyen ait un intérêt à changer de comportement. Le consommateur s'intéresse aux considérations écologiques, mais celles-ci ne sont pas suffisantes pour susciter des changements de comportements, à moins que l'on n'y ajoute la prise en compte d'autres critères – le coût, l'impact sur la santé, le confort ou encore le temps passé. Plusieurs cibles identifiées par la Cour des comptes sont ainsi difficiles à atteindre à moyen terme. C'est le cas du changement de la ration alimentaire : il est difficile de changer très rapidement les habitudes des Français en ce domaine, encore que la consommation de viande ait beaucoup diminué dans notre pays. C'est aussi le cas, dans une moindre mesure, du développement du télétravail et de l'habitat collectif.

Mais d'autres changements, qui paraissaient inimaginables hier, sont advenus très soudainement, notamment grâce aux nouvelles technologies. Ainsi nous développons actuellement dans ma communauté d'agglomération une plateforme numérique destinée à faciliter le covoiturage ; Autolib favorise l'auto-partage en région parisienne… Ces nouveaux comportements témoignent d'une évolution de la société. Il y a quarante ou cinquante ans, on rêvait d'avoir une voiture de sport ; aujourd'hui, la voiture n'est plus un signe de promotion sociale : ne compte plus que sa fonction utilitaire.

Il reste que la conduite du changement n'est pas le point fort de la mise en oeuvre du paquet « énergie-climat ». Les campagnes de communication sont assez mal adaptées. Les incitations fiscales sont d'application immédiate et en évolution constante. Notre rapport insiste donc sur la nécessité d'étendre à de nouveaux producteurs le dispositif des certificats d'économie d'énergie, très efficace et largement utilisé à l'échelle des collectivités locales, mais souvent méconnu.

Nous avançons trois idées pour favoriser des comportements plus sobres en carbone : lever les freins pratiques au changement avant de lancer des campagnes de communication et de mettre en place des incitations financières, donner la maîtrise de l'information aux citoyens consommateurs, et enfin s'appuyer sur les stratégies comportementales. Le jeu « Famille à énergie positive » lancé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qui est une vraie réussite, est à cet égard un exemple.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion