Le dixième point est fondamental : on ne peut envisager la transition énergétique sans poursuivre, et même développer, l'effort de recherche. C'est donc sur ce point qu'il faut concentrer une grande partie des investissements.
Tous les scénarios de transition énergétique reposent sur des paris technologiques, dont certains sont très ambitieux. Mais ces technologies sont encore balbutiantes : la performance des biocarburants n'atteint pas un niveau suffisant, notamment du point de vue de l'empreinte carbone, pour que l'on puisse en généraliser l'usage ; le biogaz représente incontestablement une solution technologique d'avenir, mais qui n'est pas encore vraiment opérationnelle ; et je ne parle même pas du recours à l'hydrogène pour le stockage de l'énergie. Dans tous ces domaines, il est impératif d'investir massivement pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouve la recherche.
De même, le stockage de l'énergie – en particulier de l'électricité – est une technologie embryonnaire : aucun système n'a encore atteint sa maturité. Des différentes familles de techniques existantes, une seule est employée en France : l'usage des stations de transfert d'énergie par pompage hydraulique (STEP). Il est donc souhaitable d'intensifier la recherche dans ce domaine et de réaliser des démonstrateurs.
Enfin, dans le secteur des transports, l'amélioration de l'efficacité énergétique des véhicules suppose de poursuivre le développement des moteurs thermiques et des véhicules hybrides rechargeables, ou encore d'améliorer les pneumatiques en vue de diminuer les frottements, car les solutions les plus simples sont souvent les plus efficaces ; mais encore faut-il améliorer notre effort de recherche.
Ces dix points sont amplement développés dans le rapport. Je remercie l'équipe du CEC qui nous a assistés dans ce travail de plus d'une année. Les recommandations que nous faisons peuvent sembler de simple bon sens, mais le bon sens est parfois la chose la moins partagée du monde.