Danielle Auroi a parfaitement raison d'insister sur le rôle des collectivités locales, un point auquel nous avons nous-mêmes été très attentifs. De même, les ALE sont évoquées dans le rapport. Je constate cependant que la région Île-de-France en compte très peu. Elles jouent pourtant un rôle fondamental en matière d'information du citoyen et d'aide à la décision.
L'exemplarité dont doivent faire preuve les collectivités locales est un enjeu d'autant plus important qu'elles sont soumises à de fortes contraintes financières. Dès lors, les économies attendues jouent pour beaucoup dans la décision de lancer des programmes de rénovation thermique des bâtiments.
À cet égard, les syndicats d'énergie – je préside moi-même le plus gros syndicat de France – constituent un outil important à la disposition, non seulement des collectivités locales, mais aussi des particuliers. Ainsi, ils peuvent parfaitement intervenir dans la rénovation thermique des copropriétés. Il existe déjà le système du tiers payant ; mais il serait aussi envisageable que les collectivités locales complètent les aides de l'ANAH lorsque cela apparaît absolument nécessaire.
Je partage votre analyse sur la dépendance de l'Europe à l'égard du gaz russe. L'Union européenne a été en partie créée grâce à Staline ; peut-être la politique européenne de l'énergie prendra-t-elle forme grâce à Poutine !
Il est vrai qu'il existe en Europe une forte disparité des mix énergétiques : certains pays sont dépendants à 100 % du gaz russe ; d'autres, comme la France, le sont très peu, ce dont on peut se réjouir. Pour autant, il ne faut pas faire de cette question un épouvantail : les Russes n'ont aucun intérêt, à l'heure actuelle, à refuser de fournir l'Europe en gaz, bien au contraire. Il n'en demeure pas moins que l'Europe commence à prendre conscience, au moins depuis la crise ukrainienne de 2006, et encore plus à partir de celle de 2009, qu'elle doit assurer son indépendance énergétique. Or la recherche de l'indépendance énergétique et la politique climatique se rejoignent.