Intervention de François de Rugy

Réunion du 15 mai 2014 à 10h00
Comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy, rapporteur :

Je saisis l'occasion pour revenir sur l'intermittence, ou la variabilité – le choix du terme a fait l'objet d'un débat sémantique –, qui caractérise les énergies renouvelables. Dans ce domaine, on parle surtout de la production, en oubliant trop souvent que la consommation, elle aussi, varie. Or la France a massivement recours à une énergie de base, l'électricité nucléaire, qui n'est pas du tout capable de faire face aux variations de consommation, parce qu'elle est très peu maniable et qu'il est difficile d'en faire varier la production. À cet égard, le rôle complémentaire que joue l'hydraulique grâce à ses capacités de stockage peut s'accroître avec l'optimisation des installations.

À tous les niveaux, l'optimisation est d'ailleurs la clé de la transition énergétique, qu'elle concerne la consommation – et c'est pourquoi la question des compteurs est si importante – ou les échanges entre pays voisins, car les périodes de consommation de pointe et les moyens de production ne sont pas tout à fait les mêmes d'un côté et de l'autre d'une frontière. L'optimisation peut en effet permettre de résoudre certains problèmes qui, comme celui de la variabilité, sont mis en avant pour justifier l'inaction. C'est d'autant plus vrai que la variabilité des énergies renouvelables est en partie prévisible, comme l'est d'ailleurs, également en partie, la variabilité de la consommation. Il est donc possible de trouver des solutions d'optimisation ne passant pas nécessairement par le recours, en renfort, à de nouveaux moyens de production de type thermique en période de consommation de pointe, ce qui accroît fortement les émissions de CO2.

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