Il faut sortir des postures qui existent de part et d'autre. L'inquiétude des associations du secteur du handicap était compréhensible. La loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées avait constitué pour elles un progrès considérable. Membres de la COMEX, elles étaient associées à la gouvernance des MDPH. Tout ce qui paraît remettre en cause cette évolution a donc une bonne chance de passer à leurs yeux pour un recul.
Le travail mené, à la demande de M. Claudy Lebreton, président de l'ADF, par M. Luc Broussy, conseiller général du canton de Goussainville-Louvres dans le département du Val-d'Oise, pour dégager un consensus a permis d'avancer sur le chemin d'une convergence inéluctable. N'oublions pas en effet que 25 % des usagers des MDPH ont déjà plus de 60 ans ! S'il est inacceptable que la prise en charge passe du simple au triple selon que le handicap survient la veille ou le lendemain d'un anniversaire, et que l'on s'offusque à juste titre du maintien d'une barrière d'âge, il est absurde de refuser, dans le même temps, toute convergence concernant les outils. Évidemment, handicap et âge relèvent de traitements spécifiques, mais ils peuvent aussi répondre à des logiques communes : mise en place d'un projet de vie, importance du parcours et de l'évaluation… Le secteur médico-social a une histoire forte faite de combats menés par les associations ; il doit pouvoir la dépasser. Les conseils généraux, partenaires des associations, ont des atouts pour dialoguer avec elles et avec l'ensemble des acteurs ; il serait dommage de se priver de leurs compétences.