La réversibilité a effectivement été introduite par le Parlement.
Le débat public ne se limite pas aux réunions publiques, que M. Chatel qualifiait d'ailleurs hier d'« obsolètes ». Il ne faut pas y renoncer, mais nous savons qu'elles ne rassemblent qu'une infime partie de la population et que le profil de ceux qui y participent reste spécifique, avec une surreprésentation des hommes âgés issus de catégories socioprofessionnelles supérieures. J'ai, en conséquence, souhaité diversifier les modes d'expression du public en favorisant internet, les réseaux sociaux et notre présence sur le terrain. Nous organisons ainsi des « débats mobiles » pour aller chercher les citoyens où ils se trouvent – dans les lycées et les universités, sur les marchés.
La défiance de nos concitoyens est telle qu'il nous appartient de répondre à leurs attentes. Ils souhaitent être davantage associés aux décisions. Chaque fois que les maîtres d'ouvrage les ont ignorés, comme pour l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, par exemple, la situation s'en est trouvée inextricablement bloquée. Sans prétendre que les décisions doivent être remises entre les mains de conférences de citoyens, on peut s'appuyer sur l'expérience déjà ancienne des pays d'Europe du Nord ou du Québec pour dire que ces procédures permettent aux citoyens d'avoir le sentiment d'être entendus. L'avis qui nous a été rendu témoigne surtout qu'elles apportent un éclairage bien plus riche que les sondages d'opinion, pourtant souvent utilisés dans nos pays.
La CNDP organise un colloque international les 16 et 17 juin prochains sur le thème : « Le citoyen et la décision publique, enjeux de légitimité et d'efficacité ». Une enquête quantitative et qualitative est en cours sur le sujet.