En fonction de la concurrence, on peut prévoir domaine par domaine une fourchette allant de 40 % à 70 % de l'approvisionnement. Pour ces contrats de long terme, nous proposerons à EDF des prix très compétitifs.
AREVA envisage d'entrer au capital du projet de Hinkley Point, qui possède un caractère stratégique dans le redémarrage du nucléaire en Europe. Nous montrerons notre engagement en étant présents, sinon durant toute la vie de la centrale, du moins pendant sa construction. Quand elle aura redémarré, nous serons libres de rester pour des raisons financières ou de valoriser notre participation, ce qui ne devrait pas être difficile.
Le fait que l'investissement soit pris, tout ou partie, dans le fonds dédié ne nous semble pas contradictoire avec l'obligation de fluidité des capitaux, puisque, lorsque la centrale redémarrera, après 2020, il sera aisé de retrouver des repreneurs intéressés par une fraction, voire la totalité de notre participation. La question, qui relève des règles de construction et de gestion des fonds dédiés, a été posée à la direction générale de l'énergie ou du climat (DGEC).
Sur le chantier de Taishan, nous travaillons avec le client chinois, lui-même en relation avec l'Autorité de sûreté chinoise, avec laquelle nous n'avons pas de problème particulier. Cette instance contrôle la qualité des documentations comme du travail réalisé sur le terrain. Elle entend que le design de Taishan se rapproche le plus possible de celui de Flamanville, pour bénéficier du contrôle de l'ASN française et pouvoir à terme coopérer avec elle.
Nous employons sur place 250 personnes, afin de fournir l'ingénierie et les équipements d'une partie de l'îlot nucléaire, mais nous ne sommes pas responsables de l'ensemble de la centrale. Celle-ci est construite par l'entreprise électrique chinoise, qui joue le rôle d'architecte ensemblier. Actuellement, nos ingénieurs finissent les plans et réceptionnent les équipements qui seront mis en place par l'électricien chinois.
Nul ne doute plus de la nécessité de développer une quatrième génération, comme le prouvent les projets lancés aux États-Unis, en Chine, en Russie, en Inde ou au Japon. Le projet ASTRID fonctionne bien. Quelque 150 ingénieurs travaillent depuis quatre ans dans le cadre de contrats signés avec le CEA, qui joue ici le rôle de pilote. Ils élaborent l'avant-projet sommaire, en se concentrant sur la conception de la chaudière, le système de contrôle-commande et les principaux auxiliaires. Autant d'éléments essentiels en matière de sûreté, car il faut, dans une dynamique positive, que la quatrième génération soit au moins aussi sûre que la précédente.
ASTRID fera à terme l'objet d'une coopération internationale, ce qui semble nécessaire pour des réalisations aussi amples. Reste que, pour s'asseoir en position de force à la table de négociation, il faut avoir travaillé sur certains concepts. La France, seul pays à maîtriser totalement le cycle du combustible dans un réacteur de quatrième génération, apporte nombre d'éléments techniques au projet, auquel sa participation est particulièrement appréciée.