Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 20 mai 2014 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international :

Que bien peu nombreux sont ceux qui souhaitent voir l'Iran disposer de l'arme nucléaire.

J'en viens pour finir à la Libye, où la situation est extrêmement préoccupante. Il n'y a pas d'un côté les militaires et de l'autre le reste de la population : on y trouve des hommes en armes partout, qui appartiennent à diverses katibas ; certains se disent nationalistes, d'autres islamistes. Tout cela est très dangereux, parce qu'il y a beaucoup d'armes en circulation, que le pays est riche, qu'il n'y a pas d'État, que le Congrès général national, régulièrement envahi, est empêché d'agir, et que, au Sud et à l'Est, de nombreux groupes terroristes s'affairent.

Samedi, j'ai demandé au Secrétaire général de l'ONU de nommer un représentant de haut niveau chargé d'engager une discussion politique entre tous ces groupes ; il y réfléchit. Il est temps que les Nations Unies fassent leur travail politique. Après les élections prévues en juillet, il faudra essayer de calmer les pays qui soutiennent les différentes katibas tout en prétendant n'en rien faire. Ensuite, il reviendra aux États-Unis, au Royaume-Uni, à nous-mêmes, à l'Algérie et à l'Egypte de faire preuve de vigilance pour éviter tout débordement de forces terroristes en dehors des frontières libyennes.

Vous m'avez plusieurs fois entendu dire que la Libye était l'un de mes grands sujets de préoccupation ; malheureusement, cette inquiétude se vérifie aujourd'hui. Peut-être des initiatives seront-elles prises, peut-être convoquerons-nous une réunion internationale à Paris. Les pays occidentaux principalement intéressés sont la France, les États-Unis, l'Italie et le Royaume-Uni ; les pays concernés sont les pays limitrophes ; les pays de bonne volonté et qui peuvent agir sont l'Algérie et l'Egypte ; enfin, les pays du Golfe peuvent agir… en s'abstenant d'agir. Voilà ce qu'il en est. Vous l'aurez compris : l'ordre, en Libye, reste à parfaire.

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